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Les origines du peuple Guébié (Gabié)

Authentiquement, le peuple guébié (Gabié) tient ses origines ancestrales dans le peuple dida de Lakota, qui vient de l'expression Adidanoeu-Lokoda), ce qui veut dire (couvrons ici, il y a éléphants). Autrefois, les anciens hommes vivaient de la chasse traditionnelle. ils effectuaient alors de longs déplacements collectifs dans les forêts vierges pour combler leur quotidien. Mais aussi à la recherche d'un site idéal et ce, malgré les difficultés qu'ils éprouvaient sur leur parcours.

Ainsi, un groupe important des Dida, partant de Lakota, fonce vers les grandes forêts neutres où ils bâtissent leur village dénommé « klékpa-dou », ce qui veut dire « village dans la forêt ».

Cette partie des Dida vit alors dans cette zone forestière pendant longtemps selon leurs traditions et coutumes afiicaines. Et Klékpadou devint une grande communauté de plusieurs villages composés de nombreuses familles sous la garde des sages.

Eclatement de klékpadou
Au cours de cette cohabitation, des querelles de familles surgirent créant souvent des protagonistes par-ci, par-là. Et, suite aux incompréhensions internes répétées, le gros village klékpadou se disloque pour donner plusieurs villages : les uns du côté de Gagnoa et les autres du côté de Lakota.

Côté de Gagnoa
A l’image des Sian riverains et des Sian forestiers, c’est la famille godé qui, la première, trouve une terre propice et s’y installe.

Ensuite, Tapéhipalégnoa, aujourd’hui Gaba, en 2ème position. Comme ils disaient à l’époque coloniale: « Après Godélilié », c’est nous qui suivons ». En terme dida: « Agné-Gaba » d’où le nom: « Gaba » actuel par le système colonial.

Mais ces nombreuses incompréhensions occasionneront d’autres départs de klékpadou.

Toujours du côté de Gagnoa, ces déserteurs de klékpadou (Dida) envahissent les forêts de deux cantons du peuple bété déjà en place. Mais trouvant à un moment leur arrivée envahissante, leurs frères bété qui, d’habitude, les accueillent sans rictus, s’exclament un jour : « Vous n’arrêtez pas de venir, les lianes que nous utilisons pour les constructions sont finies ». En termes bété (Gabié), qui devient « Guébié » par le système colonial.

C’est aujourd’hui le canton guébié dans le département de Gagnoa, région du Fromager, sous préfecture de Gna-gbodougnoa.

Concernant les derniers arrivés, leurs fières bété qui les accueillent les avertissent de ce qu’il n’y a plus de place pour les recevoir. Alors le vieux Klagba leur dit : « Puisque nous sommes déjà là, nous sommes avec vous ». En terme Dida, « Ahissé-né, a coméssé ». D’où le village bâti sur le site a pour nom: (Comassé) qui disparaîtra au profit de Kragbalilié (descendant du vieux Kragba) pendant la colonisation française. C’est aujourd’hui le village Kragbalilié dans le canton guébié (Gagnoa).

Côté de Lakota
Après l’éclatement de Klékpadou, ceux du côté de Lakota (Lokoda), forment deux cantons: Oparéco (Aparléco) et Deboua. Ils se font confectionner un filet de chasse pour consolider l’unité de la famille. L’expression Aparléco est purement sociale, relative à la générosité. Ici, nous ne faisons pas de différence, nous sommes une seule famille, nous avons en commun un seul filet de chasse qui symbolise l’unité. En terme dida: Aparléco veut dire : « Nous chassons ensemble ». Car, autrefois, le filet marquait l’alliance et l’unité des familles ou des clans.

L’expression (Gabié) prit l’ampleur et une partie de klékpadou reste du côté Lakota, y formant deux cantons précités.

L’emplacement de Klékpa-dou se situait entre Dalilié, côté Gagnoa et Gnakouobé, Godibé, côté Lakota, parlant le même patois avec une légère nuance.

Les Guébié (Gabié) sont en effet, les dérivés du vaillant peuple Dida de Lakota (Lokoda). Ils ne viennent pas d’ailleurs. Ils ne sont pas non plus Akan comme certains Ivoiriens, ont eu à le dire et à l’écrire pendant les fêtes tournantes de l’indépendance de notre pays qui se déroulaient à Gagnoa, le 07 décembre 1970.

Certes, il y eut dans le temps des incidents politiques qui ont contraint certaines familles à renier leurs origines biologiques. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.

La vie des peuples sur terre étant un cheminement, l’histoire des hommes ne se bafoue pas, mais se complète au fur et à mesure que la vie continue. Et ce, au profit des générations à venir.

L’histoire dans son ensemble, définit les liens des peuples et éclaire le présent à la lumière du passé.

Voici les origines du peuple guébié (Gabié).
– Les Guébié (Gabié) dérivent du peuple dida
– Les Dida (Adidanoeu) dérivent du peuple godié
– Les Godié (Godjié) dérivent du peuple néyo.
– Les Néyo (Néahué) dérivent du peuple bété.
– Les Bété (Bétermen) dérivent du peuple krou.
– Les krou (Kraomen) dérivent du peuple sian.
– Les Sian sont les descendants de Sem, fils de Noé, en provenance d’Ethiopie, berceau de l’humanité.

Tous les groupes ethniques qui composent aujourd’hui : l’Ouest, le Centre-Ouest et le Sud-Ouest jusqu’à Jacqueville, Dabon, Pépélini, Sikensi, Gogobro, Hiré-Wata, Zikisso et même M’Batto sont du peuple sian, descendants de Sem, fils de Noé, originaire de l’Ethiopie, fondateurs de la Côte d’Ivoire actuelle depuis le 11ème siècle après Jésus-Christ.

Ce qui explique que tous ces groupes ethniques appelés les peuples krou ne viennent pas du Libéria comme il est dit dans la contribution parue dans Notre Voie du 23 août 2008.

L’histoire est le fretus de l’humanité. Elle identifie chacun, chacune et chaque peuple dans la société humaine. D’où, naturellement, chaque peuple a son histoire propre à lui, qui l’identifie dans cette société ivoirienne.

Force est de la respecter comme telle, car toutes nos valeurs d’hommes y sont liées.

Notre Voix – Séri Lotcho Raoul (Drépalogue)

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