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La langue Dida

Le dida est une langue de Côte d'Ivoire, en Afrique de l'ouest. Elle fait partie du groupe des langues kru.Les Dida n'ont pas de mot pour se désigner comme peuple; En effet, le mot "dida" n'appartient pas originellement à la langue dida et son interprétation varie selon les régions.

L’opinion commune au Sud, est qu’il s’agirait d’un mot avikam signifiant « les tatoués ». Au Nord, on le présente comme la déformation des mots baoulé « di, la » dont le sens serait : « Mange et dors »; Ce serait un sobriquet railleur donné par les Baoulé à leurs voisins de la forêt. Les Dida occupent les marches orientales du pays Krou; Ils conservent de leur proximité avec le monde Akan, dont de nombreux groupements de la zone de contact se disent originaires, des traits de culture incontestablement empruntés à une organisation sociale de type matrilinéaire.

Le pays Dida est formé de 68 tribus, qui s’identifient par un nom propre et comprennent en moyenne 8 villages. La tribu, tantôt se confond avec le lignage majeur, tantôt est faite de lignages moyens étrangers les uns aux autres; Hormis le cas où elle coïncide avec le lignage majeur, jadis unité exogame, ses membres ne partagent, en général, que le même interdit alimentaire.

Le village composé d’un certain nombre de lignages moyens, qui se réclament ou ne se réclament pas d’une souche commune, a déjà une existence beaucoup plus fonctionnelle:

– Groupe de chasse, dépositaire de certains droits fonciers, il est politiquement souverain. Le lignage moyen, lokpa, est un patrilignage localisé, constitué par des descendants d’un ancêtre commun situé à la quatrième, cinquième ou sixième génération ascendante. Mais le lokpa est aussi l’ensemble des hommes qui participent à la chasse derrière le même grand filet, avec leurs ascendants et leurs descendants agnatiques;

– Unité exogame chez les Dida de l’Ouest, il a des fonctions à la fois économiques (en tant que propriétaire foncier, groupe de travail collectif ou groupe de chasse) et politique (en tant composante de l’unité souveraine qu’est le village).

Le lokpa se divise en siri (singulier : séré), « maisons »; le séré, qui est sans ambiguïté un groupe de parenté, peut être soit un lignage mineur, soit un lignage minimal;Dépositaire de certains droits fonciers, jouant un rôle important dans la régulation des échanges matrimoniaux, cadre à l’intérieur duquel s’opère la transmission des héritages, le séré apparaît comme l’unité par excellence de gestion économique.

Le sud-ouest ivoirien est le domaine de la famille Krou (Wè, Bété, Dida), qui s’étend à une bonne moitié du territoire libérien. Il semble ajourd’hui acquis que le terme krou tire son origine du nom d’une population qui, dès la fin du XVI ème siècle, apparaît sur les cartes de la future côte liberienne, entre les rivières Cestos et Sinoe, sous l’appellation de Krao. La ressemblance avec le mot anglais « crew » (« équipage »), en dépit d’une vocation maritime très tôt affirmée des Krou côtiers, ne relèverait donc que d’une simple coïncidence phonétique.

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