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Les singes sacrés de soko

Soko, village situé près de Bondoukou à la frontière du Ghana, arbrite périodiquement un évènement pour le moins inhabituel: des bandes de singes sortent des forêts avoisinantes pour aller à la rencontre des habitants, se gavent de bananes et de cacahuètes sur la place du marché puis, leur festin achevé, regagnent sagement leur territoire en file indienne.

Les singes sacrés ivoiriens sont dans le gros village de soko situé dans le departement de bondoukou , un village ou les singes ont toujours raison. Ce gros village de soko avec une population de 6000 habitants cohabitent avec des singes depuis la fin du XIXè siècle.

L’histoire de ces singes sacrés de soko se resume d’une cohabitation qu’est pourtant une tradition héritée depuis la fin du siècle dernier du grand chasseur Nana Méla, l’ancêtre des habitants de Soko.

Un jour, de retour d’une partie de chasse, il trouve des singes dans sa cabane. Effrayé, il n’a pas le courage de les tuer. Il leur offre du manioc, de l’igname, du maïs et même de la viande pour obtenir leur sympathie. Au fil des jours, une amitié naît entre les bêtes et lui.

Sa générosité à leur endroit devient légendaire dans la région. Avant de mourir, il recommande à ses descendants de ne jamais faire du mal aux singes, et de les traiter avec égard,de les respectés et adorés alors depuis ce temps, les habitants de Soko vivent en symbiose avec deux espèces de primates : les cercopithèques et les patras.

Les premiers se caractérisent par une longue queue, une barbe pointue et un pelage noir avec des taches acajou sur le dos. Chacun pèse en moyenne sept kilos. Quant aux patras, ils sont tout roux, avec des sourcils noirs. « On les considère comme nos parents », avoue le chef de village.

Selon le chef de terre, le doyen Mory Ouattara, toute personne digne de la descendance de Nana Méla a l’obligation de partager ses repas avec les singes. De temps en temps, ceux-ci vont se ravitailler en nourriture en brousse. Considérés comme les « génies » de la localité, ils passent la nuit sur des arbres situés dans les environs du village. Pendant la journée, ils tiennent compagnie aux hommes. Ils peuvent s’amuser avec eux, rentrer dans les habitations et en ressortir à leur guise.la vie des singes sacrés avec les hommes de ce village attire à Soko touristes, journalistes et autres curieuxr. alors tous ceux qui tuent un singes meurt mystérieusement et aussi toute personne qui tuerait un singe, pour échapper à la peine capitale, l’auteur de l’acte doit donner un poulet et se soumettre à des cérémonies rituelles pour implorer le pardon des ancêtres. nous pouvions aussi dire pour vous confirmer la puissant et la forces mystiques de ces singes sacrés de soko , en décembre dernier, par exemple, suite à une mésentente, des transporteurs ghanéens et ivoiriens se sont donnés rendez-vous sur la place publique de Soko pour se battre. Mais à la date prévue, les singes ont occupé les lieux. « Génies de la cité, les singes ne voulaient pas de cette bagarre », expliquent les anciens.

Pour eux, cet épisode témoigne clairement du pouvoir des singes. On rapporte aussi une autre histoire, celle de l’enfant né avec des lèvres fendues. Malgré des soins intensifs, les infirmiers de l’hôpital de Bondoukou n’ont pas réussi à guérir la plaie. Lassés de dépenser inutilement, les parents de l’enfant ont abandonné les soins. Mais des personnes « bien intentionnées » expliquent que si l’enfant était affligé de cette disgrâce c’est parce que, pendant sa grossesse, la maman s’était moquée d’un singe blessé à la lèvre à la suite d’une bagarre avec les siens.

Pour conforter dans les esprits le caractère sacré des singes de Soko, on leur rend les mêmes honneurs funéraires qu’à un être humain. Enveloppé dans un tissu blanc, le cadavre de la bête est conduit en cortège au cimetière. Avant de l’enterrer, on fait retentir trois coups de fusil. C’est en maintenant ces rites et en proférant des menaces de mort que les anciens sont parvenus à perpétuer à Soko la tradition de cohabitation entre les hommes et les singes sacrés.

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