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La ville d’Abidjan

Abidjan, petit village de pêcheurs en 1934, est devenue aujourd’hui une ville tentaculaire dont la population est estimée en 2011 à 4 351 086 habitants pour la ville et 6 783 907 habitants pour l’agglomération, soit 20% de la population totale du pays.

Une capitale coloniale au forceps

C’était à l’origine un petit village de pécheurs appelé Santey. Par un quiproquo entre l’administration coloniale et les populations de la zone, il a pris le nom d’Abidjan. Rien ne prédestinait Abidjan à devenir une capitale. Une longue lutte s’est instaurée entre les colons commerçants et l’administration coloniale pour le transfert de la capitale à Abidjan. La décision de quitter Grand-Bassam avait été prise à la fin de XIX è siècle en raison principalement de l’insalubrité du site. Après plusieurs hésitations, de nombreuses recherches pour le choix d’un nouveau site, des rivalités constantes entre administrateurs et commerçants, Bingerville d’abord, puis Abidjan, deviennent successivement capitale de la colonie de Côte d’Ivoire.

Abidjan, centre de l’économie de traite

Le choix d’Abidjan comme capitale économique et administrative s’explique par plusieurs facteurs: son site plus aéré et plus salubre que celui de Bassam, la présence du chemin de fer, le creusement du canal et la possibilité d’un port en eau profonde, sa situation sur la lagune ébrié, centre névralgique du commerce colonial, sa proximité avec Grand-Bassam, centre économique le plus important de la colonie.

Il s’agissait pour l’administration coloniale de disposer d’une ville qui remplissait à la fois la fonction de capitale administrative par ses conditions de salubrité et les fonctions économiques par sa capacité à drainer les produits d’un arrière-pays agricole riche et disposant d’infrastructures nécessaires pour l’évacuation de ces produits. Bassam, première capitale était insalubre bien que disposant d’infrastructures économiques importants. Des épidémies de fièvre jaune décimaient régulièrement la population européenne de la colonie: 1842 1857, 1902, 1903. Bingerville, capitale de 1900 à 1934, bien que situé sur un plateau, et donc très salubre, était condamnée par la situation escarpée de son site. Elle est en outre excentrée par rapport à la lagune Ebrié, centre du commerce de la colonie. Elle était donc condamnée à demeurer » la ville des gouverneurs ». Abidjan, situé sur un plateau, sur la lagune Ebrié, avait une voie ferrée internationale, une ouverture sur la mer avec la possibilité d’un canal et d’un port en eau profonde. Elle remplissait les conditions tant recherchées par la métropole et devient capitale de la colonie à partir de 1934. Elle a impulsé la prospérité de la colonie de Côte d’Ivoire à partie des années 50.

Abidjan, la capitale du miracle économique

De 1960 à 1975, la Côte d’Ivoire connaît une prospérité sans précédent reposant sur l’exploitation des produits de traite. Abidjan a été le principal bénéficiaire des retombées de ce développement fulgurant connu sous le nom de » miracle ivoirien ». La ville se modernise rapidement et à côté des bâtisses coloniales déjà somptueuses et imposantes, se dressent désormais des immeubles de grand luxe pour les services administratifs, financiers, hôteliers et même des bâtiments privés. C’est de cette époque que datent les appellations « Manhattan des tropiques », « Perle des lagunes », « Petit Paris » attribuées à la ville. Elle suscite admiration et fierté chez les ivoiriens mais aussi chez tous les africains qui la célèbrent à travers chansons et écrits.
Depuis 1983, elle n’est plus que la capitale économique du pays, les fonctions administratives et politiques étant désormais dévolues à Yamoussoukro, ville natale du Président Félix Houphouët-Boigny. Mais dans les faits, elle continue de jouer les deux rôles, le pouvoir politique ayant du mal à regagner ses nouveaux locaux.

Abidjan aujourd’hui :

C’est d’abord son port, le plus grand d’Afrique de l’ouest et le plus important après celui de Durban, et avant celui de Lagos. C’est un port en eau profonde de 15m de profondeur qui reçoit, grâce au canal de Vridi, des navires gros porteurs. La construction récente d’un 2è terminal agrandit sa capacité d’accueil. C’est également le premier port thonier d’Afrique

Abidjan, c’est aussi le siège des plus grandes institutions internationales.
De nombreuses institutions internationales ont leur siège à Abidjan ; la Banque Africaine de Développement (BAD), après une délocalisation temporaire en 2004, en en train de regagner son siège d’Abidjan et les premiers contingents sont attendus en décembre 2013. La bourse régionale des valeurs mobilières(BRVM) est présente de même que le Centre du riz pour l’Afrique, ex ADRAO. On note également la présence de toutes les subdivisions des Nations-Unies (PNUD, FAO, FNUAP, HCR, etc.), les institutions financières internationales (FMI, Banque Mondiale,). Les représentations diplomatiques ne sont pas en reste. Presque tous les pays du monde y sont représentés. Les Etats-Unis ainsi que la Chine y ont établi leurs ambassades régionales.

Abidjan, c’est également la principale place financière d’Afrique de l’ouest: 40% de la masse monétaire de l’UEMOA. Elle regroupe les banques du monde entier et attire chaque jour de nouvelles institutions financières.

C’est aussi une ville ouverte sur le monde avec un aéroport international et plus d’une vingtaine de compagnies aériennes qui sillonnent le ciel éburnéen plusieurs fois par jour.

Une ville moderne, cosmopolite et culturelle où il fait bon vivre. D’où il est difficile de partir une fois qu’on l’a connue, une ville somme toutes « bénie des dieux ».

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