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Korobo

Korobo est un village situé en Afrique de l’Ouest dans le Nord-est de la Côte d’Ivoire à 7° 42’ de latitude Nord ; 3° 6’ de longitude Ouest ; 225 m d’altitude, dans la région du Zanzan et dans la Préfecture et Sous Préfecture de Tanda. Korobo qui est à 22 km de Tanda a un arrière pays de 8 villages (Abokouman, Korokobango, Kouatoutou, Fodja, Yanvo, Kromokro, Dabiékro, Metianon) et plusieurs campements avec une population globale de 6500 habitants. Sur la base des données de 2009, le pays rural de Korobo est composé de 5 villages et de 5 campements pour une population de 5000 habitants. La population du village de Korobo est estimée à 2500 personnes.

Korobo en 2010 est un village électrifié qui compte une ancienne église catholique et une grande nouvelle en construction, une nouvelle mosquée, une école primaire et une deuxième en construction, une école maternelle, un dispensaire, une maternité, un château d’eau, un foyer polyvalent des jeunes et des habitats modernes dont 27 villas du Projet Habitats pour l’Humanité. KOROBO est accessible par voie routière et par téléphonie cellulaire.

Dans le pays rural de Korobo les langues les plus parlées sont le Koulango et l’Abron (Bron). La forte communauté étrangère burkinabé parle le Moré (Mossi) et une minorité étrangère des pays sahéliens parle le Dioula et/ou l’Ahoussa.

Le pays rural de Korobo enregistre 2 principales religions: la religion catholique et la religion musulmane. Le Secteur de l’Eglise Catholique de Korobo qui comprend 4 villages fait partie de la Paroisse de Tanda et du Diocèse de Bondoukou. Le Secteur catholique de Korobo couvre une superficie de 225 km2 avec une population de 5000 habitants dont 85% de Catholiques, 10% de Musulmans et 5% d’animistes. On note également quelques féticheurs et féticheuses.

2. IMMIGRATION DES ABRONS ET FONDATION DE KOROBO
Korobo a été fondé par Nanan (Kouakou) FIENI Abronkoua au 17ème siècle. Nanan FIENI est également le fondateur de Guiendé et de la famille FIENI. Il était venu de Denkyra, dans le Ghana actuel. Avant de s’installer à Adendia, il fit escale successivement à Sunyany, Domahen, Assuefry, Ahuitiesso avec son frère Bini Kouamé et sa sœur. Adendia était à cette époque la Capitale du royaume bron.

C’est suite à la recherche de l’or, de terres fertiles et de gibiers que Fiéni Abronkoua vint s’installer définitivement à Korobo, après une brève escale à Kouatoutou. Cela explique les raisons pour lesquelles tous les sacrifices, toutes les cérémonies d’adoration de la terre de ce dernier village sont subordonnés à l’accord préalable du chef de Korobo. Le site actuel de Korobo est une concession de terre faite par le chef de Bokoré, village actuellement situé dans la Commune de Tanda.

Korobo est un village abron issu du grand groupe Yakassé et fait partie du canton Ahinifié et particulièrement de la Famille Fiéni qui regroupe les villages de Korobo, Guiendé (Chef lieu), Broukro, Kotogwanda, N’gorato, Korokobango, Bakoutia Yao Fiéni, Kongodja, Déhima en Côte d’Ivoire et Baano au Ghana. L’immigration de ce peuple fit suite aux querelles répétées nées des problèmes de successions, d’imposition d’impôts, mais surtout des querelles de l’exploitation de l’or avec les différents dignitaires du peuple Ashanti du Ghana.

3. LE VILLAGE DE KOROBO
Etymologiquement, KOROBO est une dérivation (ou déformation) de KORO-BE-TO qui signifie littéralement en Abron ou Bron: “partout où tu vas ou partout où tu iras, tu reviendras”.
Korobo compte trois grandes familles :
– La famille de Fiéni Abronkoua : c’est la famille de chefferie, appelée Insèbéni,
– La famille de Sié Djataga, appelée Sapiassi
– La famille de Dakon ; connue sous le nom de Goutougobéni.

Le quartier Insèbéni est celui du fondateur du village. C’est de celui-ci que sont issus tous les chefs qui se sont succédés au trône.

Le quartier Goutougobéni à l’origine abritait les membres de la famille Dakon. Dakon est arrivé de Guiendé venant de Goly, aujourd’hui village dans la commune de Bondoukou, à la recherche de terres fertiles aux cultures. Mais puisque Guiendé est situé hors de la base réelle du chef, celui-ci lui indiqua la direction de Korobo qui est son vrai domaine. Une fois arrivé à Korobo, il fut installé sur le côté droit du village venant du nord (de Guiendé), conformément aux instructions reçues de Guiendé. Plus tard il fit venir auprès de lui sa sœur Affoua Hiéby.

Le quartier Sapiassi est à l’origine peuplé par les membres de la famille de Sié Djataga. Il est venu de Sapia, village de la Sous Préfecture de Bondoukou, aujourd’hui rattaché à la Sous Préfecture de Tabagne. Son départ de Sapia fit suite à des querelles avec son neveu, alors chef de village, qui voulait lui arracher son épouse. Il faut signaler dans ce même quartier les membres d’une famille venue de DANYAME au Ghana ce qui justifie les échanges actuels entre les populations de cette cité et Korobo.

Depuis le 17ème siècle jusqu’à cette année 2010, Korobo a été gouverné par 10 chefs qui sont:

Nanan (Kouakou) FIENI Abronkoua,
Nanan BINI Kouamé,
Nanan KOUASSI Fiéni 1,
Nanan KOUASSI Fiéni 2,
Nanan KOUADIO Koroko (Fondateur de Korokobango),
Nanan KOBENAN Abouo,
Nanan KOUAKOU Saki (1944 à 1969),
Nanan KOFFI Bradrè (1970 à 1988),
Nanan KOUASSI Fiéni Moïse (1989 à 1995) et
Nanan YAO Fiéni Augustin (1996 à présent), ancien fonctionnaire du trésor.

Les Reines mères sont au nombre de 5:

AKOUA Kroufié,
AMAN Têhê,
YAOUA Pôgô,
AMAN Fiéni,
AKOUA Bahimian (Reine mère actuelle).

L’héritage en pays bron est matrilinéaire; ce sont les neveux et les petits fils qui héritent les trônes; mais les neveux priment sur les petits fils. Le chef est nommé à vie. En tant que garant moral et dépositaire de la tradition, il se doit d’être sage, impartial et jouir de l’estime de toute la population qu’il incarne par sa conduite de tous les jours, sa disponibilité et son sens aigu pour l’intérêt de tous.

Les critères de choix de la Reine mère sont de mère à fille ou de sœur à sœur utérine. La Reine mère accompagne le Chef du village dans tous ses déplacements officiels et les grandes cérémonies. Elle est surtout la confidente du Chef et sa conseillère. Ses décisions sont de grande importance dans le processus de succession. Enfin, elle est au service des femmes dont elle défend les intérêts.

4. KOROBO AVANT 1990
Jusqu’à 1990, Korobo était un village traditionnel bron comme on en voit dans la région de Tanda avec des concessions de cours communes séparant généralement les résidences des femmes et des hommes. Dans le village traditionnel, les résidences des hommes sont au centre et celles des femmes à l’extérieur du village. En général, l’homme a plus d’une épouse et chacune d’elles vit avec ses propres enfants dans la résidence maternelle ou à proximité. Les coépouses ont un tour de passage chez l’époux calé sur la semaine avec la responsabilité de dormir auprès du mari, lui donner à manger et laver ses habits. Ce processus est cependant modifié quand une épouse a ses menstrues.

Lorsqu’un étranger vient s’installer dans le village, son tuteur lui attribue une portion de terre à l’extérieur du village mais du côté de sa famille maternelle pour bâtir sa maison.

Avant 1990, le village de Korobo comprenait principalement des habitats traditionnels, une école primaire française de 6 classes qui a été au départ initiée par les missionnaires catholiques de Tanda à partir de 1959. La seule vraie villa du village en dehors des logements d’enseignants fut celle de feu YAO Fiéni François, construite dans les années 1970. L’église catholique a été introduite à Korobo par des missionnaires français puis italiens basés à Tanda depuis 1935. La religion musulmane a été introduite plus tard dans le village dans la mesure où l’invasion du royaume abron du Gyaman par Samori au 19ème siècle n’a pas touché Korobo.

5. KOROBO DE 1990 À 2012
La modernisation de Korobo a commencé en 1990 avec le premier projet de lotissement comptant 150 lots. Ce projet réalisé dans le cadre des FRAR (Fonds Régionaux d’Aménagement Rural) a été obtenu à la suite d’une rencontre de quelques cadres du village avec le Préfet et le Sous-préfet de Tanda en 1990. Etaient présents à cette réunion: le Préfet et le Sous-préfet de Tanda, MM Kobenan Abouo Martin de Tanda, Kouakou Appia, YAO Kouma Victor, YAO Barima Gérard, YAO N’guettia René et Mme KOSSIA Bahimian Anne-Marie cadres de Korobo.

La modernisation de l’habitat a effectivement commencé avec le début de construction de la résidence de YAO Barima Gérard en 1991, suivie de celles de Dr YAO Nguettia René en 1994, de KOUASSI Martin en 1995 et du chef YAO Fiéni Augustin en 1996. Il faut signaler que tous les cadres qui ont essayé de construire avant 1991 ont subi un sort maléfique entrainant leur décès. Ce fut le cas du premier des cadres YAO Fiéni Christophe en 1983, Koffi Kobenan Bouo Martin en 1989, Sinan Ouattara en 1991. Les cadres avaient peur de faire des réalisations dans le village à cause de la sorcellerie. A la suite du décès de Kobenan Bouo Martin par accident sur une des routes d’Agboville en janvier 1989, les cadres ont invité à Korobo le puissant féticheur Koffi Fry qui a non seulement dénoncé publiquement tous les sorciers du village mais a exorcisé le mal permettant aux cadres d’avoir le courage de construire à Korobo sans crainte.

L’ELECTRIFICATION DE KOROBO
Korobo a été électrifié en 1996 avec des fonds de l’Etat Ivoirien. Le courant est fourni seulement la nuit grâce à un groupe électrogène de 40 KVA au départ, puis 60 KVA en 2002 et enfin 110 KVA en 2010. Le carburant est livré par la CIE (Compagnie Ivoirienne d’Electricité) et les abonnés paient leurs factures tous les 2 mois.

LE CENTRE DE SANTE RURAL DE KOROBO
Le centre de santé rural de Korobo comprend un dispensaire et une maternité

LE DISPENSAIRE
Construits en 1997 dans le cadre des projets FRAR (60% financement de l’Etat et 40% villageois), le dispensaire et le logement de l’infirmier ont été inaugurés en 1999 avec l’affectation du 1er infirmier en septembre 1999. En 2001, une aide soignante a été affectée au centre de santé de Korobo, mais c’est en 2003 que son logement a été construit grâce à un financement des cadres du village.

LA MATERNITE
La maternité a été construite en 1998 et le logement de la Sage-Femme en 1999 grâce au projet FRAR. La 1ère sage femme a été affectée à Korobo en 2006.

LE FOYER POLYVALENT DES JEUNES
Le foyer polyvalent des jeunes de Korobo a été réalisé grâce à un don de 10 millions de francs CFA du Président Guinéen le Général LANSANA CONTE en 1999. Le coût total de 15 millions de francs a été complété par des fonds de l’exploitation forestière à Korobo. Il a été inauguré en septembre 1999.

LE 3ÈME FORAGE HYDRAULIQUE DE KOROBO
Le 3ème forage hydraulique de Korobo a été réalisé en 2000 par le projet de développement nord-est.

LE CHATEAU D’EAU DE KOROBO
La demande du projet de château d’eau a été faite par Dr NGUETTIA en 1999. Le projet a été officiellement accordé en 2001. Les études et le piquetage ont été réalisés en 2003, la construction du château en 2006 et la mise en service en février 2007. Initialement d’un coût total de 50 millions de francs CFA dont 80% de financement allemand et 20% villageois, il a finalement couté 56 millions dont 5 millions pour la communauté villageoise.

LA NOUVELLE MOSQUEE DE KOROBO
La nouvelle mosquée de Korobo a été construite en 2004 grâce à un financement saoudien

LA NOUVELLE EGLISE DE KOROBO
L’ancienne église catholique de KOROBO située au sud du village et construite vers 1965 est devenue depuis longtemps trop petite pour accueillir les nombreux fidèles catholiques du village. La construction de la nouvelle église a débuté en 2004 sur fonds propres de la Communauté chrétienne et des Cadres du village et de la Paroisse de Tanda. La pose du toit en 2008 a permis à la nouvelle église d’abriter la messe d’action de grâce de l’Abbé Gustave Kouamé PRAO, 1er prêtre du village en présence de Mgr Félix KOUADJO, Evêque du diocèse de Bondoukou. La chape de l’autel a été faite en 2009 et les claustras des fenêtres posés en 2010. Le crépissage de l’église et la fondation du clocher ont été réalisés en 2011. Le granito et la peinture de l’église ont été réalisés en 2012. Un financement de 20.000 euros a été octroyé par l’ONG «Aide pour l’Eglise en Détresse» afin d’achever l’église et la construction du clocher.

LE PROJET DE HABITAT FOR HUMANITY A KOROBO
Les démarches pour faire venir le projet de l’ONG “Habitat For Humanity” à Korobo ont été entreprises par Dr YAO N’GUETTIA René et FIENI Kouakou Jean-Baptiste. Les premiers dossiers ont été constitués en 2005. La première tranche de 10 maisons et la deuxième de 12 ont été réalisées en 2008. La 3ème tranche de 5 maisons a été réalisée en 2009 portant le nombre total à 27.

L’EXTENSION DU LOTISSEMENT DE KOROBO
Financé par le Conseil Général à hauteur de 3 millions de francs CFA, les levés topographiques ont été faits en 2009 et le projet de plan pour 300 lots a été tiré en 2010 et les bornes ont été posées en 2011. Grâce à la vente des lots 100 autres lots ont été ajoutés portant le nombre des lots à Korobo à 613 en 2012.

LA REHABILITATION DES VOIES D’ACCES DE KOROBO
Ouverte vers 1959, la route Kotogwanda – Kékéréni via Korobo a été réhabilitée en 2004 et 2005 avec la pose de nombreuses buses et le rechargement total rendant la route praticable à tout moment de l’année. Cette réhabilitation a permis à la route de devenir internationale avec une ouverture vers le Ghana par Assuefry.

Ouverte en 1997 dans le cadre de la première convention d’exploitation forestière entre Korobo et la FIP, la route Korobo-Yanvo a été coupée depuis 2001 suite à la crue de la rivière Baya qui a détruit les ponts faits en bois. La réhabilitation de cette route a débuté en 2009 grâce aux projets de réhabilitation post-crise des infrastructures en Côte d’Ivoire financés à 95% par la Banque Mondiale (30 millions de francs CFA) et 5% par les communautés villageoises soit 1,5 millions de francs pour Korobo). La contribution de Korobo a été réglée grâce au reliquat des fonds de l’exploitation forestière et à la cotisation individuelle de certains cadres du village. Le projet a permis de construire 2 ponts (dalot) sur la Baya, de poser une buse sur le ruisseau Gbaligbo en 2010, de rouvrir et de recharger la route en 2011.

LES ECOLES DE KOROBO
La première école primaire de Korobo a été créée en 1959 par la Mission Catholique de Tanda. L’école primaire privée catholique de Korobo était au début constituée d’une salle de classe en bambou couverte de paille. Elle est progressivement passée à 6 classes et 6 logements d’enseignants grâce à l’effort des villageois. Au cours des années 1970, elle est devenue une école publique dotée d’une cantine scolaire subventionnée par le PAM (Programme Alimentaire Mondial).

Pour l’année scolaire 2009 – 2010, l’école primaire de Korobo compte 351 élèves dont 184 garçons (52,4%) et 167 filles (47,6%) soit une moyenne de 58 à 59 enfants par classe du CP1 au CM2. Les enseignants de l’école primaire de Korobo sont des fonctionnaires de l’Etat ivoirien.

Depuis 1999, une école maternelle tenue par un nombre variable d’encadreurs bénévoles a été initiée à Korobo au foyer polyvalent des jeunes et reconnue par l’UNICEF (Le Programme des Nations Unies pour l’Enfance). L’effectif des inscrits fluctue d’une année à l’autre entre 80 et 120 enfants de 3 à 6 ans. L’UNICEF fournit du matériel scolaire et sanitaire pour les enfants et participe à la formation des encadreurs bénévoles. Ces bénévoles sont rémunérés grâce aux cotisations des parents à raison de 200 frs par enfant par mois.

NÉCESSITÉ DE LA DEUXIÈME ECOLE PRIMAIRE À KOROBO
Depuis 2001, L’Inspecteur de l’Enseignement primaire de Tanda a autorisé la construction de la deuxième école pour absorber le surplus d’enfants que la première école n’arrive plus à accueillir. En effet, au cours de l’année académique 2009 – 2010, seulement les enfants âgés de 8 et 9 ans ont pu être inscrits au CP1 au détriment de plus de 80 autres de 6 à 7 ans faute de places à Korobo. La communauté villageoise appuyée par ses cadres a débuté la construction de la deuxième école avec le peu de moyens dont elle dispose qui comprendra 2 bâtiments de 6 classes au total, un bureau de directeur, 6 logements d’enseignants, une cantine, des latrines et un terrain de sports.

LES EXPLOITATIONS AGRICOLES A KOROBO
Les cultures de rente traditionnelles à Korobo sont : le caféier, le cacaoyer, l’anacardier et le rocouyer. Suite au vieillissement des vergers, de nouvelles cultures de rente telles que le palmier à huile et l’hévéa ont été introduites ces dernières années dans la région.

Les principales productions vivrières et maraichères sont : l’igname, le manioc, le taro, la banane plantain, le maïs, le gombo, l’aubergine, le piment, la tomate, l’ananas, la banane douce, la cola, la mangue, la papaye, les oranges, l’avocat, le riz…

L’élevage traditionnel concerne la volaille (poulets, pintades et canards), les ovins, les caprins, les porcins et depuis peu les bovins. Le poisson est aussi pêché dans les rivières et ruisseaux de la région. Les chiens et les chats sont naturellement les compagnons des habitants de Korobo.

LA TELEPHONIE
Korobo est couvert partiellement par les réseaux de 3 compagnies de téléphonie mobile (Moov, Orange et MTN). Pour permettre une couverture totale la Compagnie Orange a signé une convention avec Korobo depuis le 3 juin 2011 pour la construction d’une antenne de 72 m de haut avec tout l’équipement technique nécessaire et qui est mise en service en février 2012.

Source: korobotanda.com

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