×

Musique / Ras Manga: parcours d’un adepte de la musique de Jah…

Léopold Dékassan Manga, alias Ras Manga est un artiste ivoirien adepte de la musique reggae.  Il vit le jour le 19 avril 1982 à Gagnoa en Côte d’Ivoire. D’ethnie yacouba, très tôt, il se laisse emporter par les rythmes urbains. En 1996, il tombe sous le charme du rappeur américain 2Pac Amaru Shakur. Il se laisse emporter par le style et les phrasées de la West Coast (Côte Ouest des Etats Unis). Sous le pseudonyme d’  Apache , il fait corps avec ce genre musical et commence à fréquenter les activistes du milieu. Il flirte avec quelques groupes de son école, convaincu que son étoile brillera . Au fil des années, le jeune Léopold se rend compte que les producteurs dans le domaine du rap  ne courent pas les rues. Il décide donc de changer de registre. Il décide de poursuivre ses études dans le domaine des arts plastiques ce qui n’est pas du goût de ses parents qui souhaitent qu’il fasse de longues études en vue de s’assurer un meilleur statut social. 

En désaccord avec ses parents, il part au Ghana en 2002. Ensuite c’est le Togo puis le Bénin qui le reçoivent. Finalement, il opte pour la navette entre ces trois pays. Il devient guide touristique pour se faire un peu de sous. Sa rencontre avec des reggae makers sur place lui fait changer de trajectoire musical.  Pour lui, seule la musique reggae peut traduire ses aspirations à travers des textes sensés. Il choisit donc la musique de Jah. Il se fait le porte-voix des sans voix. Il dénonce la douleur des peuples opprimés, l’injustice, l’ingérence étrangère dans les affaires des pays sous développés, la destruction de la nature etc… Après des brouilles avec une femme d’ affaires au Benin qui voulait abuser de son statut d’ aventurier, Apache décide de se jeter à fond dans cette musique qui défend la cause des opprimés comme lui.

Il se fait désormais appeler Ras Manga. Son reggae est inspiré des rues d’Accra (capitale du Ghana), de Cotonou (capitale du Bénin), de Lomé (capitale du Togo) et de Gagnoa, sa ville natale au centre-ouest de la Côte d’Ivoire. Sa première expérience en studio donne le single Don’t let them ( 2013 ).  En 2016, il enregistre Natty dread, son premier album, soit un an après son retour en Côte d’Ivoire dans l’optique de taper dans l’œil d’éventuels  promoteurs qui vont le faire sortir de l’anonymat. L’album ne connaît pas le succès escompté malgré le fait que la Côte d’ Ivoire soit l’ une des plaques tournantes de la musique reggae dans le monde.

Le 8 décembre 2018, Ras Manga atterrit en France et s’installe à Nantes. Un an plus tard, il réussit avec l’aide d’amis à monter un groupe pour assurer des spectacles. Très vite, il se familiarise avec les différents acteurs du milieu pour se positionner sur scène. En dehors des soirées et spectacles, il anime des centres de loisirs pour enfants. Au début de l’année 2019, des dates de spectacles s’affichent pour lui. Mais à une semaine du premier spectacle, le gouvernement français annonce l’interdiction des rassemblements de plus de 100 personnes et la fermeture des salles de spectacles. Loin de se décourager, il lance officiellement en novembre 2020 sur plusieurs plateformes internet ses deux albums Natty Dread et Diménou enregistrés à Abidjan avant son départ pour la France. L’ album Natty Dread renferme 7 titres dont –    Natty Dread –    Don’t let them –    Aventurier –  I yèrè bara –   La djantara –   Orphelins –    La petite fille

 À propos du titre  ‘’Natty Dread ‘’ 

 Natty dread, une chanson inspirée d’une histoire vraie. Dans Natty Dread, l’artiste dénonce le comportement injuste de certains agents de police. Dans une ville de l’Afrique de l’ouest, Natty Dread était le surnom d’un ami de Ras Manga. Natty aimait fumer des pétards ( drogue ) Un jour, alors qu’il était dans l’un des fumoirs de la ville, sont arrivés des agents des forces de sécurité. Parmi eux, figurent ceux de la cellule anti-drogue. Après avoir neutralisé les occupants du lieu, ils se sont roulés des joints, ont fumé tranquillement, puis leur ont demandé de payer chacun une certaine somme. Ceux qui ont pu le faire ont été relâchés avec quelques coups de matraque. Ceux qui ne se sont pas exécutés ont fini en prison.

Les derniers articles

  • Le Musée Charles A. Combes

    Un décor atypique... Au milieu des ronces et chiendents, gît le Musée Charles Alphonse Combes.…

  • Les Ehotilé ou Bétibé

    A travers les Sous-Préfectures d'Adiaké (Adiaké, Assomlan, Eplemlan, Etuessika, N'Galiwa, Mélékoukro, Adiaké-Kakoukro...) et d'Etuéboué (Abiaty,…

  • Le mariage Malinké

    Le mariage reste un événement central dans la reproduction des structures familiales en pays Malinké.…

Actualité

Facebook