Les Neyo
Parmi les nombreuses versions expliquant l'origine de l'ethnonyme Neyo, la plus crédible semble être celle qui fait de ce terme la contraction de Néné-yo, "les enfants de Néné", ancêtres des premiers occupants de l'embouchure du Sassandra, les Gnagbia, aujourd'hui disparus.
C’est en effet autour de cette embouchure que s’est constituée, du XV ème siècle à la fin du XIX ème siècle, l’entité neyo actuelle, à partir de groupements extrêmement disparates, venant des pays Krou, Guéré, Bété, Bakwè et Godié, et sans doute attirés par les possibilités commerciales qu’offrait l’endroit, depuis que les Portugais avaient jeté pour la première fois l’ancre devant le rio Sao Andre en 1471. Intermédiaires obligatoires du commerce précolonial entre les populations de l’arrière-pays(Bété et même Wè, par l’intermédiaire des Kodia qui contrôlaient le fleuve) et les navires européens, les Neyo connurent leur époque de gloire, dont ils ne conservent malheureusement que le souvenir. Moins de 3.000 aujourd’hui, pour une vingtaine de villages, leur situation démographique est d’autant plus alarmante que le développement de la ville de Sassandra et de son arrière-pays immédiat a fait d’eux une entité minoritaire dans l’équation actuelle du peuplement de l’embouchure, où les allochtones sont devenus sont quatre fois plus nombreux que les autochtones.
L’ethnie Neyo est formée de dix « tribus », ou gbini; La tribu commandée autrefois par un kè (de l’anglais « king »), correspond tantôt à une fédération de patriclans(ou de patrilignages majeurs), tantôt au simple patriclan(ou patrilignage). Elle se subdivise, comme chez les Godié, en lolokpa et lignages moyens; Le lolokpa, unité le plus souvent encore exogamique, se définissant comme l’ensemble des individus descendant en ligne agnatique d’un même ancêtre. Le lignage moyen se segmente en lolohuri, lignages mineurs(ou minimaux), le lolohuri tendant actuellement à supplanter le lolokpa en tant cadre de l’exogamie.
Texte de A. Schwartz et institut de langue appliquée d’Abidjan
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