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La commune d’Attobrou

Attobrou chef-lieu de villages, est une localité parmi tant d’autres de l’ethnie Abé ou Abbey ou encore Abbe située au sud de la Côte d’Ivoire et appartenant au département d’Agboville, dans la Région de l’Agnéby une terre d’immigration agricole depuis les années 1920.

La localité d’Attobrou est un chef-lieu de communes. Le périmètre de la commune d’Attobrou englobe dans ses limites, les villages d’Attobrou, Boguié, Copa, Séguié, Yadio et les campements qui leur sont rattachés: Gboto, Victorine, Adiko-m’po, Gboto, etc.

Vers la fin des années 1940,fut initié le projet de construction d’un nouveau village, par le regroupement de plusieurs campements et le déplacement de l’ancien village Attobrou (site du cimetière actuel). Ce fut sous la houlette du Docteur Tanon Séka Kouamé Lambert premier médecin Abbey que le site de l’actuel village plus moderne et extensif fut choisi. Plus tard, C’est Lambert Sonan qui put convaincre les villageois de la nécessité de l’aménagement du nouveau site.

L’origine du nom attobrou prend ses racines dans la langue Baoulé: Be n’ga batobrou c’est-à-dire ceux qui ont fui.

Dix huitième siècle et demi: princesse Morié Affo une épouse du roi de Tiassalé nana Boua Kouassi, quitta ce dernier et fonda, avec son frère Essehin Blékoutou prisonnier du roi par ironie du sort, un hameau appelé Morié ohomon ( village triste ) par l’entremise de Yadio une chefferie proche leur offrant asile et territoire. Pour asseoir son autorité et peupler le hameau, princesse Morié Affo pacifie des territoires à coup d’or en échange de prisonniers et esclaves qu’elle fit libérer. Très rapidement et de mutations en mutation, ce hameau devint un gros village puissant pour donner naissance à l’actuel Attobrou qui est composé de quatre grandes entités culturelles akan: Essehin bosso, Amoro, Otopè, N’Gban noua. (4) témoignage oral.

Situé au sud-est à 25km d’Agboville et à 105km d’Abidjan, Attobrou-village est fortement hiérarchisé avec à sa tête un chef de terre, un chef de village ou maire et des notables.

Organisation sociale
Chef de terre: il ne peut être issu que de la lignée de la princesse Morié Affo et de son frêre Essehin Blékoutou. Il jouit d’attributs de roi à vie. il est la première autorité du village et le guide des traditions. Il protège ses sujets, fixe les lois terriennes et des fêtes, organise la fête d’igname appelée jidja. De Nana Amidja, à Akafou Kouassi et par le récent feu nana Alléchi Achi, Attobrou n’a connu que sept chefs de terre à vie.

Chef de village: deuxième personnalité du village actuellement sous tutel du ministère de l’intérieur. Les chefs de villages les plus récents sont: feu nana Essehin Okoffe Yapi, nana Yapi Damase, nana Chahouwa Ahochi Frédéric de la noblesse Bédé, nana Yapo Yapo, nana Hervé Kouamelan Amonkou cadre de la police nationale à la retraite et, l’actuel chef nana Jean Koffi Ablo cadre de BCEAO à la retraite.

Organisation administrative
Attobrou dépend administrativement d’Agboville. Ce faubourg est l’union de 4 villages Akan prenant les noms de leurs lignées historiques de migration ou familles:

– Otopè ou Otopé
– N’Gban noua ( ou N’Gbannian )
– Essehin bosso
– Amorro

Commune rurale en développement
Électrifié depuis 1972, Attobrou est élu commune rurale depuis 2006 par le président Laurent Koudou Gbagbo. Plus de 15 000 habitants, ce village est un véritable carrefour de brassage inter-ethnique et cosmopolite accueillant des ressortissants de plus 15 nationalités. Des maisons à étage, des pavillons et villas ultra modernes dotés de téléphones et TV enrichissent ce village modèle construit par les villageois eux-mêmes.

Cette petite commune rurale est dotée de centre culturel, de château d’eau, de plusieurs écoles primaires, de dispensaires mais il reste à faire encore pour son véritable développement. C’est pourquoi, des jeunes ressortissants et cadres d’Attobrou essaient par des initiatives privées et nobles d’y apporter une réponse.

Eau, électricité et santé
2005: un château d’eau de large couverture, a été construit sous l’impulsion de la Mutuelle de Développement d’Attobrou (MUDEVA) avec l’appui de Mr EDI René, fils du village de Yadio et expert comptable de son état et avec la participation des quatre villages (Attobrou, Yadio, Boguié, Séguié) formant la communauté villageoise dont le chef-lieu est Attobrou.

1972: construction par le village, d’un dispensaire opérationnel.

1972: date d’électrification totale d’Attobrou et ses environs; il n’ y a pas de délestage.

Commerce et marché
Village cosmopolite accueillant depuis les années 1920, plusieurs nationalités sous régionales, est un important carrefour du commerce de la cola, du bois dur, du cacao, du café, de l’or et des épices.

Organisations agricoles
Des dizaines de coopératives dynamisent la vie économique de la localité dont l’une des plus importantes, est la Coopérative Agricole Régionale de l’Agneby COOPARA dirigée par l’expert agrojuriste Edouard Atté Offoumou, etc.

Culture, musique et tourisme
Attobrou est doté depuis 1987 d’un centre culturel et de danse de grande capacité. Construction et financement sont assurés par les villageois eux-mêmes. Centre actuellement utilisé comme poste de gendarmerie nationale.

La musique traditionnelle est très riche de symboles et de mythes, qui ne s’externalise que pendant les événements exceptionnels. exemple le aïyô. Etigbanôn ou tam-tam en est l’instrument musical principal. (voir le langage tambouriné du professeur Niangora Boah, anthropologue, université d’Abidjan). Feu Djama Nicolas danseur légendaire aux dons exceptionnels, en est, à son actif, le garant.

Feue Bernadette Ywoyè la star vedette à la voix d’or, Chantal Béhi, sir Paulin N’DO, artistes chanteurs, créateurs de courant de danses modernes, incarnent la musique moderne de cette cité.

Considérée comme l’une des meilleures artiste chanteuses à la voix d’or Abbey de la région Agnéby-Tiassa, Yiwoyè Bernadette est née le 1er janvier 1970 à Attobrou dans la sous préfecture de Grand Morié, département d’Agboville. Sa carrière musicale débute en 1992 lorsqu’elle intègre l’orchestre Offo Lowun d’Assa Léonard dans la ville d’Agboville. Deux années plus, en 1994, elle tente une autre aventure avec l’orchestre Fawou Système d’Agboville pour, un an plus tard, rejoindre l’orchestre Privilège de la même ville et pour finir, se stabiliser à partir de 2000, avec l’Echo Orchestra de l’Agneby. A son actif, Ywoye Bernadette a enregistré sept albums dont le dernier s’intitule ‘’Terminator ». Son champ thématique était très varié à travers notamment l’amour, l’hypocrisie et la méchanceté qu’elle évoquait. Artiste engagée, en effet, Ywoye Bernadette ne se gênait pas pou dénoncer, à travers ses productions, les tares de la société à laquelle elle appartenait. Elle s’en est allée dans le silence de la nuit du 8 janvier 2015 laissant un chef-d’œuvre musical en or pour l’humanité.

Biéchi: site granitique éternellement nuageux et fumant, vers victorine.

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