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Kélindjan, un village mystique et mythique

Kélindjan, village situé à 50 km de la ville d’Odienné (Nord-ouest de la Côte d’Ivoire) est devenu depuis peu, un véritable lieu de pèlerinage pendant le Maoulid. Pour l’année 2014, plus de 8 000 personnes ont pris d’assaut ce village pour célébrer le Maoulid. Mais qu’est-ce qui attire autant de monde vers cet endroit ?

Historique de Kélindjan

Kélindjan est le village bâti par Cheick Boiké Matché Samassi. Celui-ci est né vers 1921. Au départ, il vivait à Samatiguila ; village connu pour sa grande histoire dans la promotion de l’Islam dans la sous région. C’est Samatiguila qui a vu naître les grands érudits musulmans ivoiriens, voire maliens, guinéens, sénégalais etc. Samory Touré, grand marabout à l’époque, a marqué sa présence dans ce village, selon nos sources d’information.

Bref. Pendant que Cheick Boiké Matché Samassi vivait à Samatiguila, son père lui recommanda d’aller s’installer dans un endroit situé à 15 km du village, lui et ses frères. Séance tenante, il exécute le souhait de son père en s’installant sur la terre qui s’appellera Kélindjan, qui signifie en malinké « l’espace lointain ». « Et il m’a promis que si sa volonté est faite, je serai un homme de baraka » nous a-t-il confié.

Kélindjan, un village où les prières sont exaucées

Selon le fondateur de Kélindjan, depuis qu’il s’est installé sur cette terre, il ne fait que bénéficier de la part d’Allah des faveurs immenses et inespérées. « Après le décès de mon père, j’ai remarqué cela en trois points. D’abord, un inconnu m’a construit une duplex ici à Kélindjan et depuis dix ans, je ne l’ai pas vu ni connu. Ensuite, malgré ma discrétion, Dieu a voulu que je sois célèbre. Enfin, j’ai le respect de tous » se réjouit-il de sa patience. Cependant, que fait-on réellement à Kélindjan ?

La vie à Kélindjan

Lors de notre passage dans ce village mythique, nous avons sillonné les coins et les recoins pour nous enquérir du vécu quotidien des hommes et des femmes. Village habité par environ 5 000 âmes, cette localité se distingue des autres par son vécu quotidien. En effet, dans ce village, l’élevage est chose interdite de peur de causer du tort à autrui, selon El Hadj Camara Losséni, le griot du Cheick Boiké Matché Samassi. Poursuivant, il nous indique que seule la prière et les zikrs (invocations) constituent leurs activités principales.

En outre, dans ce village, toutes les cases sont construites à partir de l’argile, avec une architecture traditionnelle. A l’exception du duplex du Cheick, peinte en bleue ciel, qui surplombe tout le village. La mosquée, elle aussi, a gardé son aspect traditionnel avec une capacité d’accueil de 1 000 personnes. Une Medersa (école coranique) de 12 classes avec logements pour les moualims (enseignants) a été bâtie. Toutefois, l’adduction en eau potable ainsi que l’électricité restent le nœud gordien. C’est pourquoi, lors de la cérémonie du Maoulid, les populations ont plaidé pour la mise en place d’infrastructures modernes à Kélindjan afin qu’il soit développé à l’image de Touba au Sénégal, comme le souhaite Touré Gaoussou, le Ministre des Transports et fils de la région.

Kanaté K.

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