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De Gbogbobo à Rubino

Née de l’éclatement de l’ancienne circonscription administrative d’Agboville, la sous-préfecture de Rubino a été créée en octobre 1975 et ouverte en 1977. Cette sous-préfecture qui dispose d’une gare ferroviaire a une histoire qui mérite d’être connue, parce qu’elle se confond avec la révolte des Abbeys contre les colons.

Simple hameau créé pour les besoins de la chasse et des cultures vivrières, Rubino autrefois appelé Gbogbobo (appellation historique utilisée de nos jours dans les milieux traditionnels), a été fondé vers 1880 au tour d’un ronier (Gbogbo en langue Baoulé ou Agni).

Au cours de la révolte des Abbeys selon les archives de la sous-préfecture, en 1910 dans le cadre de la pacification français qui serait un Bordolais du nom de Rubino, agent de la compagnie française de l’Afrique occidentale (CFAO), fut assassiné à la gare du chemin de fer de Gbogbobo. C’était le 7 janvier 1910 lorsqu’il se rendait à Dimbokro. L’événement eut un si grand retentissement que la gare de train de Gbogbobo finit par perdre son nom traditionnel au profit de l’Européen assassiné, Rubino. Un mausolée a été réalisé par les amis de cet Européen dans le village de Dex-Obodjé, situé à 9 km de Rubino.

Aujourd’hui ce village qui abrite ce mausolée devrait être un haut lieu touristique, si seulement l’accès était facile et matérialisé. Actuellement on y accède difficilement. Il est donc urgent que les autorités se penchent sérieusement sur le cas de ce village de Dex-Obodjè où reposent les restes mortels de feu Rubino. Quelques Européens avides du savoir y viennent en pèlerinage chaque 14 juillet déposer une gerbe de fleurs. Mais il n’y a aucune plaque indiquant ce village tout de même historique qui servait de protection dit-on aux Abbeys à cause de ses nombreux rochers.

Selon les villageois, pendant la colonisation, des tirailleurs sénégalais habitaient à Dex-Obodjè, qui par ailleurs a subit trop de sévices. Incendié par ces militaires, ce village était obligé de se déplacer. Tous ceux qui veulent voir le mausolée de Rubino dont la sous-préfecture porte le nom peuvent s’y rendre sans aucune condition particulière. Seulement il est temps de venir au secours de ce village qui est l’ombre de lui-même. En attendant, les braves paysans eux éprouvent des difficultés à se déplacer à cause de la rareté du train qui ne passe que deux fois par semaine contrairement au passé.

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