×

Monographie du département de Sinfra

Créé par la loi n° 85-1086 du 17 octobre 1985, le département de Sinfra est situé dans la région de la Marahoué, dans le Centre-ouest de la Côte d’Ivoire. Il s’étend sur une superficie de 1600 km² et est limité au Nord par le département de Bouaflé, au Sud par les départements de Gagnoa et d’Oumé, à l’Ouest par Daloa et Issia, et à l’Est par le département de Yamoussoukro. Il est subdivisé en quatre sous-préfectures (Bazré, Kononfla, Kouétinfla et Sinfra).

Au plan géographique, c’est une zone de plaines et de bas plateaux avec quelques reliefs résiduels de collines et de buttes séparés par de nombreux bas-fonds. La végétation est une forêt claire de type tropical avec des îlots de savanes. On y trouve un climat tropical humide avec quatre saisons perturbées par la déforestation. Les cours d’eau sont dominés par de petites rivières, marigots et ruisseaux, le fleuve Bandama est le seul qui fait la frontière naturelle avec le département de Yamoussoukro.

Au niveau démographique et socio-culturel, Sinfra est peuplé par des peuples autochtones Gouro dont une partie s’y serait installée durant le XVIIe siècle en provenance des montagnes de l’Ouest sous la poussée des Dan (Yacouba), et une autre partie serait venue du “pays” Bété. Les Gouro forment six tribus qui sont dirigées par des chefs, à l’intérieur desquelles on a des villages et des campements. Ce sont la tribu Bindé, la tribu Gohi, la tribu Nanan, la tribu Progouri, la tribu Sian et la tribu Vinan.

À la tête des tribus et des villages, on trouve des chefs qui sont les interfaces entre la garantie des traditions et la modernité. Il y a aussi des peuples allochtones avec une forte communauté Baoulé et plusieurs communautés étrangères originaires des pays de la CEDEAO et du Moyen-Orient (Libano-Syriens). Selon le Recensement général de la population et de l’habitat de 2014, le département de Sinfra compte 238.015 habitants.

Au niveau de l’organisation administrative déconcentrée, Sinfra est un département de la région de la Marahoué, dirigé par le préfet hors-grade Coulibaly Yahaya. Il compte quatre sous-préfectures (Bazré, Kononfla, Kouétinfla et Sinfra). Les collectivités territoriales que compte Sinfra sont la permanence du conseil régional de la Marahoué et six communes, à savoir celle de Sinfra (commune de plein exercice) et les communes de Huafla, Bazré, Kononfla, Kouétinfla et Zéménafla V.

Sinfra compte plusieurs directions départementales dont la direction départementale de l’Education nationale, de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle, la direction départementale des Infrastructures économiques et de l’Entretien routier, la direction départementale de l’Agriculture et du Développement rural, la direction départementale des Sports et Loisirs, la direction départementale de la Construction et de l’Urbanisme, et bien d’autres services.

Au niveau des infrastructures, le département de Sinfra dispose d’un réseau routier dominé par des routes de terre et des pistes rurales. Les axes bitumés sont limités à 76 km reliant Yamoussoukro à Saïoua, une voie fortement dégradée. L’hydraulique urbaine est en nette régression à cause de la vétusté des forages qui crée des problèmes d’approvisionnement en eau potable. Tandis que le taux de couverture en hydraulique villageoise est de 83%, supérieur à la moyenne nationale (69%). Cependant, 50% de ces pompes villageoise sont inopérantes.

Concernant l’électrification, le département de Sinfra est couvert par un réseau électrique linéaire HTA/BTA de 192,3 km, un réseau qui reste encore non satisfaisant au vu des nombreuses baisses de tension et coupures d’électricité. Sinfra est relié au réseau national aussi bien au niveau de la télécommunication que des nouvelles technologies de l’information et de la communication (téléphone fixe, mobile, internet). Les infrastructures sociales existent de façon assez satisfaisante avec un hôpital général, un centre social et au moins un centre de santé dans chaque sous-préfecture, mais les besoins sont toujours importants en équipements.

Le département de Sinfra possède des infrastructures d’éducation avec 121 écoles d’enseignement préscolaire et primaire publique et privée, pour une capacité de 627 classes. L’enseignement secondaire et technique est assuré dans cinq établissements publiques et une vingtaine d’écoles privées. On note toutefois l’insuffisance de ces écoles par rapport à une population scolaire toujours croissante.

Au niveau des secteurs d’activités économiques, le département de Sinfra est fortement dominé par les activités du secteur primaire surtout l’agriculture. Les cultures de rente pratiquées sont le cacao, le café, l’hévéa, le palmier à huile et l’anacarde. C’est surtout une grande zone de production de vivriers (banane, manioc, maïs, cultures maraîchères). Le secteur secondaire (industriel) est très faible et se limite à une usine de transformation du cacao ( usine SACO) et des fabriques artisanales (moulin de riz, de manioc…). Le secteur tertiaire est dominé par les activités de commerce pratiquées par des grossistes et des détaillants dans un grand marché, quelques supermarchés et les boutiques. Le transport est assuré par des taxis-ville, des minicars et quelques compagnies (CTE, Bob Lass, Alino Transport, Diada Transport).

Sinfra possède un réseau de distribution de produits pharmaceutiques avec six officines de pharmacie avec des dépôts dans les sous-préfectures et les grands centres ruraux. Les produits pétroliers sont distribués par six stations. On trouve à Sinfra, trois agences de banques de dépôt (Banque Atlantique, Banque Populaire, Bank Of Afrika) ainsi que deux structures de microfinance (CMEC et COOPEC). Dans le patrimoine touristique de Sinfra, on a le pagne Kamadjê, tissé par les artisans de la tribu Gohi.

Source: AIP

Les derniers articles

Villes / Villages

Voir tous