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Fahaka

Fahaka est un village du nord de la Côte d’Ivoire,situé à 35 kilomètres sur la route de Napiéolédougou, au sud de Korhogo. Fahaka est réputé pour la fabrication de toiles dites « toiles de Korhogo ». Celles-ci sont faites en « peinture naturelle » sur un tissu coton écru.

Fakaha ne se laisse pas facilement atteindre mais vaut largement le détour.

Ce qui rend ce village attrayant, c’est sa particulière réputation pour la fabrication de toiles, dites toiles de Korhogo. Celles-ci sont faites en « peinture naturelle » sur du coton.

Initialement, les dessins étaient réalisés sur les murs pour décorer les maisons. Un individu, Soro Donisongui, a commencé dans les années 40 à les peindre sur des toiles (selon une autre version, il était simplement le chef du village). Il est devenu célèbre localement après avoir fait connaître son travail lors de la fête d’indépendance en 1965 commémorée cette année-là à Korhogo (la fête était célébrée dans une localité différente chaque année) puis, pour répondre à la demande, a formé de nombreux hommes du village.

Aujourd’hui encore, les artistes peignent à même le sol sur les toiles, dans des cases ouvertes.

Selon un mythe soigneusement entretenu par les habitants du village, ces toiles auraient fortement inspiré Pablo Picasso lors d’un voyage (imaginaire) dans la région en 1968. Une toile gardée dans le village lui est même attribuée.

Les tisserands
Les tisserands du village tissent des bandes blanches qui sont ensuite assemblées pour en faire des toiles. Les dimensions peuvent varier d’une vingtaine de centimètres à plus d’un mètre de côté.

Une fois la toile prête, les tisserands peignent à l’aide de couteaux ou de petits bâtonnets de différentes tailles et de pigments naturels. Ceux-ci sont confectionnés par les vieux du village qui détiennent le secret de fabrication de ces pigments.

D’un geste sûr, le peintre dessine à même le sol, sur la toile. La première teinture brune est composée de feuilles et d’écorces bouillies. Une fois que la première couche est sèche, l’artisan repasse une deuxième couche noire, réalisée à partir de maïs pilé.

Les motifs représentés se transmettent depuis des générations. Ils représentent des symboles sacrés de l’ethnie Sénoufo et s’inspirent de mythes et de rites (tel que le rite initiatique Poro).

Ainsi, la toile est prête à être vendue sur les marchés. Le village étant très reculé, peu de visiteurs viennent y acheter les toiles. C’est pourquoi la promotion de leur artisanat et plus généralement du village permettrait de soutenir l’économie locale

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