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Le « Dipri » ou la Fête du renouveau

Le Dipri ou la « Fête du sang » se célèbre, chaque année en avril dans plusieurs localités. Elle marque la fin et le début de la nouvelle année chez le peuple « Abidji ». C'est un rituel très mystique qui entoure cette fête qui dure généralement six jours. La fête apparait donc comme le moment crucial du renouveau des puissances magiques du village.

C’est pourquoi cette fête fait l’objet d’une intense préparation psychologique.

Le soir de cette veille du « Dipri », tous ceux qui durant l’année, ont eu à déplorer la perte d’un parent, se rasent la tête en signe de levée définitive de deuil (on « chasse »la mort pour permettre le renouveau). Certains initiés par petits groupes ou individuellement, se rendent au cimetière pour demander la force et la puissance des maîtres du « Dipri » décédés.

Vers minuit les femmes accomplissent un rite appelé Sokroyibé pour exorciser le village, conjurer les mauvais sorts et l’action des sorciers qui pourraient empêcher les blessures de guérir Aux premières heures de l’aube, le chef de terre traverse le village d’Ouest en Est pour demander aux principaux génies la santé, la prospérité et la fécondité.

Très tôt le matin, la population masculine, vêtue de blanc, va prendre un bain à la rivière pour se régénérer au contact du principal génie du village. Au retour, les membres du culte du « Dipri », possédés par le « Kpon » (état de transe), entre et dans des traces collectives et spectaculaires, en perdant plus ou moins conscience complètement. Ils poussent alors des cris inhumains et se perforent l’abdomen au couteau. Ils referment ces profondes blessures sur le champ, en appliquant en général, un mélange de plantes, œuf et kaolin mastiqué qui referme la plaie très rapidement.

Quand dans l’après midi, le cortège arrive, il pleut toujours et c’est avec l’eau de cette pluie que les manifestants lavent le sang provenant des blessures rituelles. Tout le monde n’est pas possédé par le « kpon » en même temps et c’est au hasard des chants et danses que tout à coup un homme entre en transe. Des hommes du village habitant loin de là et n’ayant pu se rendre à la cérémonie tombent parfois spontanément en transe à l’heure dite.

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