Les chutes de la Nawa

Elles sont situées à 3 kilomètres de Soubré et à une bonne centaine de kilomètres de San Pedro, dont 2 km de pistes non bitumées, en aval desquelles trois trous d'eau forment un lieu sacré.
À ne surtout pas manquer si vous en avez le temps et l’occasion, et à visiter de préférence en compagnie d’un guide qui vous racontera l’histoire de la région et de ses habitants, les chutes du fleuve Sassandra ou chutes de la Nawa. On atteint le point d’eau après une courte marche à travers plantations de cacao, hautes herbes, forêt et roches humides. Pensez à vous munir de chaussures adéquates.
Les « lèkès », chaussures en caoutchouc à crampons qu’en France nous appelons communément « chaussures méduses » sont une bonne alternative, au besoin vous pourrez vous en procurer sur place.
Entouré de végétation luxuriante et de rochers, ce site impressionnant se compose de cascades de 5 à 6 mètres de hauteur dont le grondement s’entend à plusieurs kilomètres à la ronde. En aval de ces rapides bouillonnants se trouve une source considérée comme sacrée par les populations locales. Selon le Grand dictionnaire encyclopédique de la Côte d’Ivoire, ce point d’eau aurait été découvert par un certain May (ou Mayo), chef de la tribu magwé, et serait devenu l’un des principaux lieux saints des Magwés. Appelée Nawa ou Kougey (« chemin de l’au-delà »), cette source serait le miroir où se réfléchirait le double de tout Magwé mourant.
Pour les populations de Soubré, ce site est un lieu privilégié de pèlerinage et de recueillement. Les initiés, garants de la tradition, y effectuent des rituels et communiquent avec le génie bienveillant Nawa, figure de la « mère protectrice » qui apporte succès, abondance et fertilité aux natifs. Le caractère sacré des lieux est attesté par la présence de morceaux de tissu blanc attachés çà et là aux branches des arbres, et de bouteilles d’alcool – très certainement des offrandes » –, rappel troublant des pratiques typiques du shintô japonais selon lequel les divinités s’incarnent potentiellement dans chaque élément de faune et de flore, et de l’universalité des religions animistes ancestrales érigeant la nature au rang de divinité. Il faut dire que l’on se sent tout petit devant ce spectacle dont la beauté grandiose mêlant le blanc aveuglant de l’écume au vert intense de la végétation sous un ciel bleu azur, confine effectivement au sacré, même pour une personne qui n’est pas particulièrement croyante. À ne manquer sous aucun prétexte si vous venez jusque dans cette région reculée pour visiter la forêt de Taï.
Source: petitfute.com
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