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Le peuplement avikam

Les Avikams constituent une population de Côte d'Ivoire, vivant essentiellement dans la Région des lagunes et en bordure du Golfe de Guinée, près de la ville de Grand-Lahou. Ils font partie du groupe des Akans.

Comme les autres populations côtières, ils produisent et vendent l’huile de palme, mais pratiquent aussi la pêche vivrière.
Selon les sources et le contexte, on rencontre d’autres formes : Avekom, Avikams, Avikom, Brignan, Brinya, Gbanda, Kwaka, Lahou, Lahu, Mbrignan.

Leur langue propre est l’avikam, une langue kwa, dont le nombre de locuteurs était estimé à 21 000 en 1993.

Après la création d’Avadivry, quatre pêcheurs nladianbo partis en mer, se sont égarés, et ont accosté à Blirou près de Tabou dans la région du Bas-Cavally. Ils ont séjourné auprès de Zri Gnéba, puis sur le chemin du retour, ils ont découvert le site du futur Grand-Lahou que Koadja Kodji (Gbadja Akoudji) a repéré à l’aide d’un bosquet.
Il était un membre du groupe Akouri. Quelques temps après que les piroguiers aient conté leur aventure aux populations d’Avadivry, un chef nommé Bazalé part s’installer avec les siens au lieu du bosquet repéré par les aventuriers. Les migrants feront escale à Afouava avant de s’établir à Kpandadon près de la lagune Tagba. Ces événements ont eu peut-être lieu vers la fin du 14è siècle.

Les fondateurs de Kpandadon (village des Kpanda) étaient à majorité des Kpanda c’est-à-dire des membres de la migration Akpafu- Ga-Krobo-Adele-Avatime venue de l’actuel Ghana. D’ailleurs l’on retrouve des Kpanda sous le vocable panda en pays éga, et sous celui d’Akpati/Akpatou/Akpatoufoè en pays wawolé (Baoulé).
Ces Nladianbo (Alladian) venus d’Avadivry rencontrent dans la région les Zéhiri, qui à notre avis appartiennent au mouvement migratoire krou qui au 14° siècle a déferlé en pays aïzi et odjoukrou.

De part et d’autre, chacun a gardé son mode de filiation, patrilinéaire pour les Zehiri et matrilinéaire pour les migrants venus d’Avadivry.
Ces derniers appelleront le pays Avikuama abrégé en Avikam et provenant de l’expression eyikuawa, le village ou le pays au bosquet.
Les Kpanda créent plusieurs villages tels que Gin Gindon, Bodi Gbata, Muakudon,Bonidon, Ewoun, Djouprô Gbata, Gawa Ziga-Adrô, Tegbé. Les Akouri créent les villages de Noumouzou, Djatêkê, Akré-Nguessandon ;Amsam-Nguessandon, Degnidon, Eboukoutchi, Toukouzou, Krafi, Gnangoussou et Afouava.

Au 18è siècle, une autre migration akan va toucher le pays avikam.
Au moment de l’invasion Agni sanvi, et surtout avec la destruction de Kokola Namoue, des Mokyiobo mêlés de lignages Agni brafè qui en avaient assez des guerres incessantes, se dirigent vers l’Ouest.
La tradition orale de Dubi confirme qu’une partie de sa population est partie du pays Brignan (autre appellation du pays avikam) sous la conduite du frère de Tchoumou Kpanyi. Cet aspect de l’histoire du peuplement de l’Avikam a fait dire que les Avikam viennent de la région de Klenjabo. Brafèdon (village des Brafè) a justement été fondé par des migrants Agni brafè. Les Brafè comprennent les Brafè mêmes, les Afè et les Sawoua.

On reconnaît là les noms de sous-groupes Agni sanvi. Les Avikam sont répartis en 6 sous-groupes : Kpanda, Akouri, Afè, Brafè, Sawoua et Likpilazie. L’acutel dialecte Avikam, est une langue kwa issue sans doute d’un dosage des langues nladian(alladian), mokyiobo (agoua),Agni et dida.

Nous avons relevé quelques mots avikam proches ou identiques à des mots twi-fante et ayant la même signification. Le feu se dit edja aussi bien en avikam qu’en twi ; Le verbe déféquer se dit nin dans les deux langues. Le chat se dit ajrawa en avikam et ajramoa en fante.

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