L’organisation politique et sociale des peuples Baoulé
Le village baoulé (klô) est généralement de petite dimension : la population se situe entre 300 et 2500 habitants et cette population dépasse rarement le millier. Dans la région du centre Bandaman, avec une population rurale totale de 733.000 habitants repartie entre 1.600 villages, nous atteignons une moyenne de 440 habitants par village.
Autrefois la société villageoise baoulé se caractérisait par l’absence de classe d’âge, d’initiation, de circoncision, de prêtres, de sociétés secrètes ou d’associations avec grades. Chaque village était indépendant des autres et décidait pour lui-même sous la présidence du conseil des anciens. Chacun participait aux palabres, y compris les esclaves. C’était une société égalitaire.
Aujourd’hui l’organisation de la société chez les peuples baoulé est toujours fondée sur la famille élargie formant ainsi une parenté familiale » awlo ». S’il y a plusieurs familles dans le même village, on choisit l’homme le plus riche, le plus éloquent ou le plus rusé pour régler les affaires d’intérêt commun avec le conseil des notables. Il n’y a pas de distinction entre la parenté paternelle ou maternelle, ni de mariage préférentiel, à l’exception de quelques interdictions, par exemple le mariage avec un membre d’un autre (awlo) est prohibé pour quatre générations s’il existe déjà une union entre ces deux awlo.
L’unité politique est le village mais le chef n’a pas le pouvoir d’imposer une décision impopulaire, ni de moyen de coercition. La structure de la société baoulé est celle d’une société de classes d’âge où prédominent les chefs de lignage dont le plus riche s’impose spontanément comme chef de village. Il s’agit là en réalité, d’un homme fort dont la richesse et le prestige maintiennent la cohésion des groupes familiaux. Ce chef est aidé dans ses tâches par des notables (des personnes riches ou appréciées de tous) qui représentent les plus hautes autorités villageoises. Ainsi, toute décision fait l’objet de concertation et de consentement de toute la classe dirigeante.
Des personnes de zéro à sept ans ou de zéro à dix ans, constituent une classe d’âge dans certains groupes ethniques. Chacune des classes d’âge joue et connaît son rôle dans la société villageoise. Sur le plan idéologique, il faut noter la prédominance des idées de justice et d’égalité; surtout entre les familles, la tendance à l’affirmation individuelle, l’attachement aux valeurs de concurrence et de compétition. La cohésion des groupes familiaux est fonction des structures familiales et des types de parenté.
Les Structures Familiales
La famille est de types étendu et comprend tous les parents proches. On distingue trois (03) types de parentés : par consanguinité, alliance et par adoption. La structure familiale se compose de deux (02) essentiel, il y a d’abord l’unité familiale ou Awlo et le lignage ou Akpassoua. L’unité familiale ou Awlo se compose du couple, de leurs enfants et des parents directement de la famille nucléaire de type occidentale. La femme est responsable de l’éducation des enfants et la maîtresse de la maison. L’homme est représente la famille, le garant de sa famille dans le village et le lignage. Le lignage est un grand groupe de parenté dont les membres sont originaires de plusieurs familles liées entre elle. Lorsque le lien de parenté vient de par l’homme (agnatique) cela s’appelle « yassouaba » et si le lien de parenté est de par la femme (cognatique) on appelle « blaba ». Les yassouaba et les blaba reconnaissent l’autorité d’un chef unique famille. Avant d’aborder le vaste domaine du mariage, il est indispensable d’évoquer le système matrimonial et la place de la femme dans la société baoulé.
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