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Les Gban ou Gagou

Les Gban sont généralement connu sous le nom de Gagou (du baoulé : Kago) que leur donnent les Kweni. Ils sont retirés dans un étroit terroir forestier à l'Ouest d'Oumé.

En raison de leur petite taille, on a longtemps voulu voir chez ceux un élément pygmée; quoi qu’il en soit, il est surprenant de trouver un peuple Mandé implanté aussi loin au coeur de la forêt, avec une culture typiquement forestière, sans la tradition nordiste qui est partout présent chez les Kweni. Entre la culture des Gban et celle des Kweni du Sud, les ressemblances sont cependant notables, mais précisément dans la mesure où celle-ci s’est adaptée à la forêt et démarquée de celle du Nord.

En dehors des traditions locales très vagues, les Gban ne se souviennent pas d’une grande migration collective; on peut simplement dire qu’ils ont été refoulés au XVIII ème siècle par les Kweni du Sud qui fuyaient les Baoulé.

Contrarement aux Kweni du Sud, les Gban occupent leur pays avec une assez forte densité et leurs villages sont beaucoup plus grands, comptant jadis en moyenne plus de 500 habitants. Ces villages étaient remarquables par leurs cases en couronne, à impluvium, qui ont été interdites par l’autorité militaire peu après la conquête française et ont depuis lors presque disparu.

Les Gban se répartissent en concessions ou soo regroupées en quartiers ou gligba et en villages ou ba; ils constituent une société bilinéaire divisée en lignages patrilinéaires, les sowidi, qui régissent la chasse au filet et la politique : ils s’inséraient jadis au niveau du village et à présent à celui du quartier. Mais la société est également répartie en lignages matrilinéaires, les kpè, dont dépendent les alliances et les héritages. Chaque village appartient à l’une des quatres tribus qui est en fait une zone d’arbitrage et ne possède aucun chef, du fait du caractère démocratique de la société Gban.

Dans leur religion, mal connue, le culte des esprits de la nature paraît avoir été plus important que celui des ancêtres. Les Gban ont connu une économie d’éleveurs, avec de nombreux boeufs de la petite race des lagunes et surtout d’arboriculteurs. Le taro était la nourriture de base, la banane était appréciée et très valorisée, le riz par contre était ignoré.

La kola, récoltée à l’occasion, ne jouait aucun rôle important et n’était pas exporté; tout reposait sur la chasse, surtout la chasse collective au filet, dont l’organisation était en rapport avec l’ensemble de la structure sociale. La cueillette jouait aussi un grand rôle; tout cela rappelle la civilisation des Bété et des Dida, de la langue Krou.

L’artisanat était assez médiocre et les forgerons peu nombreux, les Gban passaient pour d’excellents tisserands et ils cultivaient jadis le coton; les marchés étaient inconnus.

Il s’agit donc d’une civilisation typiquement forestère et très répliée sur elle-même; seule l’importance du tissage surprend dans ce tableau.

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