Le palais de la culture Bernard Binlin-Dadié d’Abidjan
La construction d'une maison de la culture a été longtemps réclamée par l'ensemble des artistes et des hommes de culture de Côte d'Ivoire. La volonté du projet de construction de cette maison de la Culture a été initiée par le gouvernement ivoirien sous Félix Houphouët Boigny avec M. Bernard B.Dadié.
Mais l’esquisse du Palais de la culture débute en 1992 avec Mme Henriette Rose Dagri Diabaté alors ministre de la Culture qui prend une part active dans le processus de négociation de la convention. La signature du contrat se fait le samedi 26 mars 1994 au cabinet du ministre de la Culture en présence des ministres de la Construction, des Affaires étrangères et de M. Bernard Zadi Zaourou, le responsable de la culture nationale. La délégation chinoise était conduite par M. Wang Feng.
Seize mois après la signature, soit le mercredi 26 juillet 1995, est posée sur le site Lagbo (ancien village Anoumabo), la première pierre par S.E.M. Henri Konan Bédié, Président de la République de Côte d’Ivoire, et en présence de Messieurs Daniel Kablan Duncan, Premier ministre, Albert Kakou Tiapani, ministre de la Construction et de l’Urbanisme, Bernard Zadi Zaourou, ministre de la Culture, et de S.E.M. Liu Lide, ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République populaire de Chine près la Côte d’Ivoire.
Les discussions sur la conception du complexe auraient longtemps achoppé sur le type architectural à retenir et sur la construction du théâtre à ciel ouvert. La partie chinoise estimait que la construction de ce Photo archives Henri Konan Bédié pose de la première pierre théâtre de verdure n’entrait pas dans l’enveloppe budgétaire. […] Par ailleurs, pour la Côte d’Ivoire, cette maison de la culture doit être un véritable fruit de la coopération ivoiro-chinoise dans lequel chaque partie apporte quelque chose, aussi bien du point de vue du financement que de celui de l’architecture. Cet édifice doit symboliser physiquement cette coopération vue sous l’angle d’échange culturel. D’où la contre-proposition formulée par le gouvernement ivoirien qui suggérait un édifice à la forme d’une pagode sur un siège akan. La Côte d’Ivoire se propose de prendre en charge ce théâtre de verdure dont la conception et la construction sont confiées aux architectes et entrepreneurs nationaux.
En définitive, l’architecture retenue qui est une symbiose entre l’architecture chinoise et l’architecture ivoirienne est l’œuvre du cabinet d’architecture A.C.A. (Architectes consultants et associés), avec Messieurs Sossah Francis et Edmond Konan Koffi. Ces architectes ivoiriens se sont inspirés du siège akan : Un agencement organique des formes classiques (le cercle, le triangle et le carré). Leurs compositions ou distributions s’équilibrent « autour d’un axe principal sud-est /nord-ouest à la fois réel dans l’espace et virtuel dans son tracé, permettant l’éclatement du Palais ».
Prévu pour juillet 1995, c’est en 1996 que commence le démarrage effectif des travaux de construction. Les chinois promettent 30 mois pour l’achèvement de l’ouvrage.
La construction du Palais de la Culture comprend deux parties : une première partie, couvrant une superficie de 8 500 m², constituée de bâtiments entièrement couverts fut construite par la partie chinoise avec les sociétés Gansu Overseas Engineering Corporation et Complant : un théâtre de concert de 1500 places, un théâtre d’art dramatique de 605 places, un théâtre de répétition et d’enregistrement de 300 places, une salle polyvalente, des locaux techniques
La deuxième partie d’une superficie de 1 750 m², concerne le théâtre à ciel ouvert, d’une capacité de 4000 personnes dont 2750 places assises disposées sur des gradins, inscrits dans un demi-cercle. Cet ouvrage est entièrement financé par la Côte d’Ivoire. Un contrat (de privé à Etat) fut signé entre la société Complant et l’Etat de Côte d’Ivoire pour la construction.
Le Palais de la Culture est construit sur le front lagunaire à Treichville, sur un terrain de 2, 5 ha, situé entre les deux ponts (Houphouët-Boigny et Général de Gaulle), d’accès facile, proche des arrêts de bus, bateaux bus, etc.
D’un coût total de 13 milliards (CFA), la Côte d’Ivoire contribue à 6 milliards et la Chine 7 milliards. La contribution ivoirienne comprend aussi bien la construction du théâtre à ciel ouvert que les droits de douane, les charges fiscales, les frais d’études et de suivi des travaux, les indemnisations des occupations du site…
L’ensemble des ouvrages qui est fondé sur des pieux de 25 m de profondeur, est entouré de 10 000 m² d’espace vert. Il existe une plate-forme (parking) pouvant accueillir 300 véhicules légers et 8 bus et 2 appontements pour bateaux-bus.
Son emplacement, dans un quartier populaire, au bord de la lagune et dans une zone d’accès facile manifeste la volonté des autorités ivoiriennes d’amener le peuple à faire vivre la culture et à vivre de la culture, en la mettant à la portée du plus grand nombre.
La première partie fut inaugurée le 1er octobre 1999 lors de la remise officielle des clés par la partie chinoise.
En décembre 1999, l’édifice est mis en service avec M. Zié Coulibaly comme coordonnateur de la cellule transitoire à charge de lancer et tester l’opération en attendant l’adoption du statut le régissant. Il compte plusieurs salles et espaces susceptibles d’accueillir différentes manifestations socio-culturelles.
Le 20 décembre 2000, l’établissement Public National à caractère Industriel et Commercial dénommé Palais de la Culture d’Abidjan, en abrégé (P.C.A) est créé par décret N° 2000-875 du 20 Décembre 2000 portant création, attributions et organisation de l’établissement.
Il est composé d’un Conseil de Gestion et d’une Direction.
Sidiki Bakaba fut le premier directeur du Palais de la Culture. Il a assuré cette fonction de décembre 2000 à Avril 2011.
Depuis Juillet 2011 M. KONE DODO est Directeur Général du PALAIS DE LA CULTURE D’ABIDJAN et le decret portant sa nomination est paru dans les mesures individuelles prises lors du Conseil des ministres du mercredi 13 fevrier 2013.
Le 23 décembre 2003 a eu lieu la cérémonie de remise officielle de clé du théâtre à ciel ouvert.
Par le décret du 31 août 2010, Le Palais de la Culture d’Abidjan est rebaptisé Palais de la Culture Bernard Binlin-Dadié d’Abidjan en abrégé PCBD.
À la suite de la crise post-électorale qu’a connue la Côte d’Ivoire de décembre 2010 à avril 2011, le Palais de la Culture a été fortement endommagé, pillé et saccagé. En septembre 2011, un protocole d’accord a été signé entre la Chine et l’état ivoirien en vue de la réhabilitation et de la rénovation complète de l’édifice. Le montant des travaux s’élève à 24 milliards de francs CFA dont 15 milliards seront entièrement financés par un don de la République Populaire de Chine.
Un Comité de suivi du projet pour la réhabilitation est mis en place. Il est composé de la partie ivoirienne (Ministère des Affaires Etrangères, Ministère de la Culture et de la Francophonie, Ministère de la Construction et de l’Urbanisme, BNETD, SOCOTEC , Cabinet A.C.A Palais de la Culture) et de la partie chinoise. Il est coordonné par M. Mamidou Zoumana COULIBALY-DIAKITE, Directeur des Infrastructures et des Equipements Culturels au Ministère de la Culture et de la Francophonie.
Le jeudi 09 mai 2013, M. Maurice Kouakou Bandaman, ministre de la Culture et de la Francophonie et S.E.M. Li Jinzao, Vice-ministre du Commerce de la République Populaire de Chine ont donné deux coups de marteau marquant symboliquement le lancement officiel des travaux de réhabilitation et de rénovation qui s’étendront sur 24 mois.
PRESENTATION ET MISSION DU PCBD
Le Palais de la Culture Bernard Dadié d’Abidjan, œuvre architecturale prestigieuse, est une grande infrastructure d’accueil des manifestations culturelles et scientifiques en Côte d’Ivoire.
Le PCBD se présente sous la forme juridique d’un établissement Public National à caractère Industriel et Commercial à vocation culturelle, placé sous la tutelle administrative et technique du ministère de la Culture et de la Francophonie et également sous la tutelle économique et financière du Ministère de l’Economie et des Finances.
Il est administré par un conseil de gestion dirigé par M. Noël DOURET, qui a une mission de contrôle et de délibération et un Directeur Général, M. KONE Dodo, chargé de la gestion quotidienne.
Le complexe culturel est doté de 7 salles : Anoumabo, Lougah François/Ernesto Djédjé, Kodjo Ebouclé, Niangoran Porquet, la salle polyvalente Christian Lattier, Jean-Marie Adiaffi et le Centre de Ressources Bernard Zadi Zaourou. Aux 7 salles évoquées ci-dessus, il faut ajouter les espaces extérieurs (Espace Lagunaire, Espace l’Oiseau-Livres jeune public, Espace l’Oiseau-Livres polyvalent, les terrasses sur les toits, deux chapiteaux…) qui accueillent indifféremment des spectacles, des salons, foires et des concerts, etc. Ce sont au total une douzaine de salles et d’espaces qui sont à disposition pour déployer une vie culturelle tout à fait remarquable.
Le Palais de la culture Bernard Dadié d’Abidjan est, par vocation un espace d’accueil des produits culturels ; il est un lieu de présentation, de promotion et de valorisation de la créativité culturelle nationale ; il est aussi un lieu de rencontres et d’échanges entre les créateurs et leur public; il est enfin un lieu d’ouverture sur la culture universelle. Outil de développement culturel national à ce titre, il est chargé de:
Instaurer une vie culturelle permanente en offrant régulièrement au public un programme riche et varié de manifestations culturelles.
Participer activement à travers un partenariat riche et diversifié à la réalisation de manifestations culturelles de qualité touchant à tous les domaines de l’art et de la culture.
Favoriser les échanges et la coopération culturels entre la Côte d’Ivoire et les autres pays
Jouer un rôle déterminant dans la connaissance des cultures universelles par la présentation d’expositions de prestige organisées dans le cadre des échanges internationaux
Accueillir et programmer toutes manifestations socio-culturelles
Favoriser la promotion des artistes et la diffusion des arts et de la culture
Les derniers articles
-
Le Musée Charles A. Combes
Un décor atypique... Au milieu des ronces et chiendents, gît le Musée Charles Alphonse Combes.…
-
Les Ehotilé ou Bétibé
A travers les Sous-Préfectures d'Adiaké (Adiaké, Assomlan, Eplemlan, Etuessika, N'Galiwa, Mélékoukro, Adiaké-Kakoukro...) et d'Etuéboué (Abiaty,…
-
Le mariage Malinké
Le mariage reste un événement central dans la reproduction des structures familiales en pays Malinké.…
La Côte d'Ivoire, c'est une invitation au voyage, à la découverte de cette étonnante Afrique à la richesse souvent ignorée. Rezoivoire
- Le Musée Charles A. Combes
- Le mariage Malinké
- Les Niaboua ou Nyabwa
- Présentation de la région du Moronou
- Les sous-groupes du peuple Agni
- Les noms en pays N’Zima
- L’origine et la célébration de l’Abissa
- Comment l’Abissa est devenue la fête des N’zima
- La culture du peuple Agni
- Le musée Luis Gustave Binger de Zaranou