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Interview : Jacques Honoré Djédjé, directeur artistique du Festival de l’ Industrie.  » Notre ambition est d’ industrialiser le secteur culturel… »

Du 03 au 05 juin prochain se tiendra à l’ Institut National de la Jeunesse et des Sports de Marcory, un événement à caractère culturel qui fédérera d’ autres secteurs d’ activités. Pour le directeur artistique du festival, Jacques Honoré Djédjé que nous avons rencontré, cette rencontre, la première du genre à pour objectif principal de proposer des voies dans le but d’ arriver à une industrialisation de nombreux secteurs de l’ économie notamment la culture. Il rend sa pensée plus explicite à travers cet entretien…

Pouvez-vous nous présenter de façon succincte le Festival  de l’ industrie ?  
 Notre pays est en voie d’industrialisation. Une industrialisation dite moderne. L’on mentionnerait l’expression et je cite : la « modernisation » de ce qui fût dans l’antiquité de l’ histoire de l’Humanité. C’ est une étape majeure dans le processus de développement d’ un état dont le souci majeur serait de permettre une certaine promotion des secteurs pourvoyeurs d’ emplois, si nous tenons compte des statistiques du marché de travail dans un système à taux croissant de chômage. Une plate-forme mettant en évidence l’antiquité industrielle au côté de cette modernisation est donc la bienvenue pour déclencher en chaque potentiel esprit entrepreneurial la nécessité d’ouverture sur les talents d’ autrefois qui ont effectivement besoin d’être mis à jour afin d’ en faire de nouvelles sources d’inspiration : la recherche et la création d’opportunités innovantes. Le Festival de l’ Industrie ou Industrie Festival est juste un instrument qui voudrait le rapprochement de deux mondes c’est-à-dire l’antiquité et la modernité actuelle.


Pourquoi un tel festival maintenant ?
 L’Afrique étant le continent d’avenir et cela se vérifie par la conservation naturelle de son écosystème, des pratiques et valeurs intensément ancrées dans les différents us et coutumes des peuples qui la composent, le constat prometteur démontre qu’elle n’aurait pas encore exploiter elle-même les 1% de ses ressources et capacités bien que mère nourricière du monde entier, comme l’identifie ces termes que j’aime bien valoriser : L’ Afrique est et demeure le berceau bienfaiteur de l’humanité ; Il semble primordial pour les jeunes africains que nous sommes de prendre très tôt notre bâton de pèlerin afin que, de par notre dévouement au travail bien fait, nous puissions entamer une autre marche vers notre  autonomisation générale après tant de tentatives vouées à l’échec. Oui, le temps est propice à une relève générationnelle essentiellement fondée sur l’optimisation de nos actions et énergies favorables au succès. Il y a une révolution mentale à opérer.


Quels sont les objectifs poursuivis à travers ce festival ?
 L’objectif majeur est de promouvoir l’aspect industriel. Prendre conscience de la bonne interprétation de mot Industrie dans une société étatique. L’ être humain est une semence qui a besoin d’attention, de protection, d’ un ensemble de conditions de traitement avant d’être mis en bonne terre. Une fois le processus d’ ensemencement terminé, il faut en prendre soin afin que la semence soit positivement productive. C’ est une industrie humaine pour le bien général. Alors notre vision est de donner une chance, aussi petite soit elle, aux êtres humains de cultiver l’ouverture du soi-même sur autrui, de réaliser que sans l’autre il n’ y a ni société, ni nation, ni peuple … L’appartenance à cette communauté dénommée « ESPRIT INDUSTRIE » absolument composée d’humanistes engendre un environnement sain et efficace tant personnel que sociétal et entrepreneurial. Les autres objectifs en sont des résultantes dudit esprit. Renforcer l’attractivité du secteur industriel et métiers,sensibiliser les jeunes aux métiers de l’industrie et notamment à l’industrie du futur. Informer le grand public en besoin au recrutement de l’industrie, promouvoir l’image d’une industrie moderne innovante et écologique, favoriser les échanges et le dialogue entre les grands groupes industriels et les petites et moyennes industries, ainsi qu’avec les institutions étatiques.


Quelles sont les disciplines convoquées à ce rendez-vous ? 
 Multiples et diverses disciplines sont conviées à cette rencontre interactive. Bien avant de devoir les mentionner, je souhaiterais mettre en évidence ce qui suit : dix villages de différentes grandes classes d’activités seront le décor principal de L’INJS ( Institut National de la Jeunesse et des Sports ), lieu du déroulement de la manifestation. Chacun de ces villages abritera une unité antique industrielle selon le classe d’activités à lui attribuée. Par exemple : le village agro-alimentaire recevra une unité traditionnelle du processus de confection de l’attiéké donc de transformation de sa matière première ( le manioc ) depuis sa culture jusqu’au produit fini ( attiéké ) À côté de cette unité, il y aura une unité modernisée du même processus. La mise en valeur de ces deux unités est la base de la vision que nous donnons à ce festival. Les dix villages : agro-alimentaire, textile et mode, sécurité et défense, mine et pétrole, art et culture, électronique et téléphonie, automobile et transport, architecture et immobilier, pharmacie et médecine.


Quelles seront les grandes articulations du festival ?
 Le programme préétabli se présente comme suit : une grande parade qui verra  défiler de personnages authentiques, de cortèges qui reprennent tous codes traditionnels de l’industrie, des bus et engins professionnels emblématiques des différents secteurs d’activités. Au plan sportif, l’ occasion sera donnée aux festivaliers de se confronter aux autres dans un esprit de compétition sain et chaleureux. Un tournoi de foot inter-entreprises qui a pour but de montrer ce dont sont capables les collaborateurs en dehors du cadre strictement professionnel. Une visibilité pour des talents insoupçonnés. Des conférences-débats qui constituent des opportunités pour des échanges dans un cadre qui joint l’ utile à l’ agréable. Partage d’ expérience et d’ idées pour une meilleure industrialisation des différents secteurs d’ activités. Concerts et spectacles. Divertissement, détente et découverte de diversités culturelles des peuples et coutumes. Musique, danse, mode, humour… Exposition-vente d’objets d’ art, de produits artisanaux , de peintures et photos, de mets culinaires d’ ici et d’ ailleurs. Rencontres culturelles c’est-à-dire plate-forme de prise de contacts et d’échanges autour de projets communs…Un dîner-gala qui vise à réunir les grands groupes industriels, les petits et moyens groupes industriels, les institutions et les consommateurs autour d’une même table.


Qu’est-ce qui marque la différence entre ce festival et ceux que nous avons l’ habitude de voir ?
 Le Festival de l’Industrie ou l’Industrie Festival, est une innovation dans le monde des évènements de par son caractère spécialement dédié aux entreprises de toutes catégories. Il n’ existe ni clan, ni groupement particulier à cet effet. Le festival est ouvert à tous. A tous ceux qui ont un talent, un don et un savoir-faire à valoriser, ce festival se tient à leur disposition. Le pays a besoin d’ une importante exposition de savoir-faire car nombreux chefs d’entreprises ignorent l’existence d’éventuels collaborateurs à eux utiles pour initier de différents types de partenariat. Cette visibilité est primordiale.


Quels sont les différents groupes invités ?
 Toute entreprise désireuse de promouvoir ses compétences est prioritairement invitée sur cette plate-forme sans discrimination aucune. Les formations artistiques réunies pour l’instant autour de l’organisation sont : le village Ki-Yi, ( compagnie panafricaine de rythmes et danses d’ ici et d’ailleurs ). Lamôgôya Jazz ( compagnie ivoirienne de rythmes et danses d’ ici et d’ailleurs ),Namory Cissé Band ( batteur , auteur-compositeur, membre fondateur du mythique groupe d’ afro-beat jazz dénommé Awana ). Ce Maestro qui réside au Canada revient à ses origines avec son groupe de virtuoses jazz, afro beat, fusion…Nah Jay Jay Groupe ( formation de super aguerris de l’afro beat Jazz ) sous la direction du Maestro Stee Jayjay. Un groupe né en Italie et composé d’artistes de différents pays ( Côte d’Ivoire, Inde, Sénégal, Italie, France, Benin, Burkina..). Il est créateur du Jazz Iroko ( concept des rythmes et mélodies perdus des civilisations). Indust Orchestra ( combinaison de deux groupes de variétés africaines, latines, caribéennes, européennes, américaines…) Jenny Mezile  ( chorégraphe des danses d’ ici et d’ailleurs ), actuelle directrice artistique du Village Ki – Yi. Wisemen Band ( mythique band ivoirien de reggae et variantes ), pensionnaires du club Parker place d’Abidjan.Stee Jayjay Quintet  ( auteur-compositeur, écrivain et poète ivoirien). Démarche artistique fondée sur l’afro-beat et le jazz fusion , les contes et le slam.


Un festival nécessite assez de ressources humaines et financières. En avez-vous suffisamment pour
réussir ce challenge ?

 Il appartiendrait aux entreprises de s’approprier ce qui est leur. Le Festival de l’Industrie est leur produit et nous sommes fiers de le leur proposer. Nous avons foi en leur disponibilité à discerner le bon du moins bon. Leurs mains devront être tendues les unes vers les autres afin que la plate-forme traduise plusieurs types de réalités inter-entreprises. Nous ne sommes qu’ au début des démarches. Croisons les doigts.


A quelles conditions peut-on être partenaire de ce festival ?
 Pour plus d’informations sur les critères de partenariat, nous souhaiterions que toutes entreprises contactent la structure CERY’ Z-SARL dirigée par notre ravissante et courageuse directrice générale Mme Lionelle Moro à cette adresse e-mail : festival.industrie@gmail.com. Heureuse sera-t-elle de toute collaboration de sponsoring et partenariat quel que soit le type d’apport des entreprises. Nous sommes toujours prêts à collaborer dans un partenariat gagnant-gagnant. 


Que promettez-vous de spécial aux festivaliers qui seront de la partie ?
 Nos objectifs sont les résultats recherchés. Chaque participant y mettrait du sien pour en bénéficier au maximum. Il n’ y a pas de promesses particulières dans ce genre d’événement. Quiconque exposera au mieux sera couvert de bons fruits. Un petit challenge parmi tant d’ autres.


Un appel à lancer…
 Approprions nous ce que nous avons de plus important et en commun: notre culture et son environnement. Le monde nous observe et chaque opportunité est à saisir honorablement. Le savoir-faire est très recherché encore faudra t-il  l’exposer brillamment. Ce festival est une plateforme de mise en valeur des talents à l’ effet de les insérer dans une dynamique industrielle, voilà l’ enjeu ! 
Nous vous attendons tous !

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