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Projet d’exploitation minière de « Global Industries » à Sassandra : Les populations mécontentes

Face au projet d’exploitation minière de la société « Global Industries », annoncée dans le département de Sassandra, les populations expriment leurs inquiétudes. Et cela, à travers un comité de crise dénommé « Comité de concertation pour la catastrophe environnementale de la région de Gbôklè ». Il s’agit avant tout d’un projet lancé à la suite de la découverte de plusieurs minéraux dans la région de Gbôklè. Des produits tels que le Zircon, Grenat, Rutile, ilménite, limenorutile, Magnétite, Monazite et pour lesquels une enquête de commodo et incommodo a été réalisée jsuqu’au samedi 22 avril.

Forêt classée et zone RAMSAR

Regroupés donc au sein du comité de concertation, avec comme coordonnateur, monsieur Jean Michel Légré, les fils et filles de la région de Gbôklè ont entamé depuis le samedi 15 avril, une action de protestation, en attendant des éclaircissements sur les tenants et aboutissants de ce projet qui, s’annonce beaucoup plus déstabilisateur que porteur d’espoir. Il s’agit selon eux de faire pour l’instant opposition à ce projet, en attendant de meilleurs éclaircissements. Cela, au vue de la délicatesse de cette zone d’importance capitale, aussi bien au niveau local qu’international : « La zone de Sassandra est placée sous le statut de zone d’aires maritimes protégées, encore appelées sites RAMSAR. Elle regorge de mangroves (zones de reproductions de la faune aquatique et marine). C’est aussi là où viennent se reproduire certaines espèces aquatiques et marines en voie d’extinction dans certains pays où des zones ont été dégradées. La forêt classée de Dassioko est l’une des dernières aires à abriter des familles d’éléphants. L’éléphant, emblème de la Côte d’Ivoire » a fait savoir aux parents, le coordonnateur du comité de concertation pour la catastrophe environnementale de la région de Gbôklè, monsieur Jean Michel Légré.

Bien instruite des grands dangers à moyens et long terme de ce type de projets, la délégation sur le terrain des différents villages concernés n’a pas manqué d’être plus explicite sur la portée des minéraux, mais aussi des énormes dégâts causés par des actions de même nature dans certains pays tels que Madagascar, Australie, Chili et Colombie par exemple. Quand on sait aussi que ces produits trouvés à Sassandra, ne font pas partie de l’exigence du plan de développement minier 2021-2025 de la Côte d’Ivoire, la population s’interroge sur la portée stratégique du projet. Destruction de l’écosystème, famine, insécurité et maladies dégénératives.

Dans les villages sillonnés, les fils et filles de Gbôklè, réunis au sein de leurs différentes mutuelles de développement, structures locales de jeunes et femmes ainsi que des ongs spécialisées, les membres de la délégation sur le terrain ont touché du doigt plusieurs autres réalités de c projet porté par la société Global Industries, en dénonçant la destruction à long terme de l’écosystème des mangroves, de la faune et de la flore, une accélération de l’érosion côtière, la pollution des sols, des cours d’eau et la nappe phréatique par l’utilisation des produits chimiques (mercure-cyanure etc), des actions qui, à la longue pourraient provoquer une insécurité alimentaire. Face à toutes ces inquiétudes, plusieurs questions capitales ont été posées et qui sont pour l’heure, sans réponse : « Quelle sera la quantité du filon visé ? Que dit le rapport d’étude environnementale et sociale ? Quel sera le plan de gestion environnemental et social du projet ? S’interroge la population qui dans l’ensemble a formulé une autre préoccupation : « Nous voulons bien sûr le développement de notre région. Nous rêvons de voir notre jeunesse inscrite dans des solutions répondant à la politique d’emplois jeunes telle que cela nous a été présenté. Mais à quel prix, si toutes ces politiques déployées causent à la longue, des déficiences ou la mort de plusieurs milliers de jeunes et acteurs de la vie sociale à Sassandra ? S’interrogent encore les populations qui ont décidé d’exprimer leur opposition en signant « NON » dans le cahier d’enquête commodo et incommodo présenté à la sous-préfecture de Sassandra, au bureau de monsieur Faine Valentin, commissaire enquêteur. Les populations se sont ainsi exprimé avant la prochaine ouverture

Un habitant de Sassandra

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