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La Côte d’Ivoire tente d’imposer la couverture maladie universelle dans la difficulté

A l’entrée de l’hôpital universitaire de Cocody, en plein cœur d’Abidjan, en Côte d’Ivoire, l’information sur un grand panneau est immanquable : « la Couverture médicale universelle (CMU) est acceptée ».

Promis il y a dix ans par le président Alassane Ouattara, qui briguera en octobre un quatrième mandat, ce système de protection sociale peine à se généraliser malgré les efforts du gouvernement qui se félicitait mi-juillet d’avoir franchi le « cap historique » des 20 millions « d’enrôlés à la CMU », soit les deux tiers de la population.

En cause: un manque d’information, un manque de confiance, et aussi une inadéquation entre les prescriptions et les médicaments pris en charge.

En s’acquittant d’une cotisation de 1.000 francs CFA par mois (1,50 euro), les assurés ne paient en théorie que 30% des consultations médicales et de certains médicaments, quand les plus démunis bénéficient d’une prise en charge intégrale.

Depuis 2023, l’enrôlement à la CMU est même obligatoire pour accéder à certains services administratifs, ce qui explique en partie l’explosion du nombre d’assurés, qui était inférieur à 4 millions en 2022.

Ahmed Diomandé, directeur général adjoint de la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM), se félicite d’une « évolution fulgurante ».

Mais moins de 4% des enrôlés ont utilisé leur carte en 2025, selon les chiffres officiels.

S’appuyant sur une béquille, Curtis Djibran grimace en sortant de l’hôpital: il a été opéré du pied après un accident de la route. S’il détient une carte CMU, ce quadragénaire a dû piocher dans ses économies pour payer ses soins, faute d’avoir payé sa cotisation, comme il l’explique à l’AFP.

Même chose pour Marie Djèdje, qui a, elle, renoncé à la CMU après une première tentative infructueuse. « Une carte qui ne marche pas et je vais payer 1.000 francs, c’est du gâchis! », témoigne-t-elle.

Campagne de sensibilisation

Ces derniers mois, le gouvernement a lancé une vaste campagne de sensibilisation, impliquant 4.000 agents, les médias, les élus locaux et les chefs traditionnels, déployant des « villages CMU », ainsi que des unités mobiles à travers le pays.

source: TV5 MONDE

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