Le peuplement Assabou (Le Royaume Baoulé de la Reine Abla Pokou)
Les groupes wawolé qui appartiennent à la migration Assabou sont les suivants: les Walèbo, les Faafoè et leurs sousgroupes (exemple les prépressou, Fari, Gouamenessou), les Sa-Ahali, les Assabou-Alanguira, les Nanafoè-Ahuafoè, les Nzikpri.
Les Aïtou (Awoutou), Asandrè et Ngban ne font pas partie de la migration Assabou: les Suamenle relèvent de cette migration Assabou, mais leur cas est particulier, et nous expliquerons en quoi dans les pages à venir. Après la traversée du Comoé, les migrants qui ont suivi la reine Abraha Pokou se sont rassemblés à Niamonou, ou plus généralement dans le Ndranouan.
C’est là que la reine Abraha Poku est décédée et c’est en ce lieu qu’elle a été inhumée. Elle sera succédée par Akua Boni.
La tradition orale du village d’Akawa indiqu e que la reine Abraha Pokou avait décidé de s’installer sur la rive de la rivière Ndraba, d’où l’expression Ndranouan. Elle a pour proches parents Akua Ama, Tano Adjo qui s’est installé à Tiassalé, Aya Agoua, Malan Ndri, Akua Boni, Nzi Akpo, et Abraha Akpo. Niamonou, où la reine Abraha Poku est décédée, n’est autre que l’actuel Medjehi. Les habitants d’Akawa auront la charge de veiller sur le lieu d’inhumation de la reine Pokou. Elle a été enterrée dans le lit de la rivière Ndraba.
Le rôle que les gens d’Akawa jouaient auprès de la reine Abraha Pokou, leur a valu le surnom « Agibli me tie kpan » Autrement dit le pilier central qui soutenait l’édifice du royaume. Le nom Akawa donné au village veut simplement dire « Rester ici » Pour veiller sur la tombe de la reine Abraha Pokou.
Nana Woussou (Wusu) l’un des chefs guerriers au service de la reine s’est installé à Kongokro. Akua Boni, Nzi Akpo et Abraha Akpo iront à Walèbo … Les Assabou au cours de l’exode sont passés par Bettié, et ont séjourné à Asseudji chez les Attiés où certains sont même restés.
La tradition orale de Kongokro ou simplement Kongo, indique que leurs ancêtres étaient effectivement dans le Ndranouan avec la reine Abraha Pokou … À Kpleyanouan où ils avaient des champs, les animaux domestiques de l’élevage de la reine saccageaient leurs cultures.
Ils partent donc s’établir à Konoufo. Une partie de leur groupe créera Kongo Tayamouinkro, Kongo et d’autres villages comme Abikoffikro, Kongobonou, Boudoukro, Sikabo.
L’aïeule des gens de Kongo, Kouassi Amouin Blé offrira 100 ta de poudre d’or à la reine Akua Boni. Elle sera pour ce geste surnommée Taya Amouin et recevra un grand tambour (Klenpli).
Les Ayaou appartiennent à la migration Assabou. En Asante, leur groupe était constitué de 9 villages. Les chefs qui guidaient leur groupe étaient Kouassi Nanglé, Ndoufou Toa, Assi kouamé, et Ndoufou Gbeklé(Ndufu Bekré). Dans le Walebo, ils étaient installés sur les rives du ruisseau Blelè. Ils auront des altercations à propos de la pêche dans le Blelè avec les Asandrè dont le chef était alors Bokese. Cet événement va provoquer le déplacement des Ayaou.
Il y a des Assabou qui n’ont pas connu l’étape du Ndranouan, et c’est le cas des Ahali qui sous la direction de Tano Adjo, se sont installés dans le Bas-Bandama, de même que les Nanafoè qui sont comme le dit à juste titre l’étude régionale de Bouaké, des parents des Ahua. Que faut-il comprendre par cette phrase ? Que simplement les Wawolé du groupe Nanafoè sont une fraction des Ahua que l’on retrouvechez les Agnis.
C’est pourquoi, les traditions orales des Agni Ahua du village de Krébé dans le Moronou, disent que leurs ancêtres ont vécu à Tiassalé. C’est à la suite de querelles intestines avec les Ahali de Tiassalé, que les Nanafoè sur autorisation de la reine Akua Boni (AkwaBoni) seront installés dans les environs immédiats de Tiébissou.
Les Nanafoè étaient guidés par Kongoue Kpen. Ils s’installent à Dian Sakassou près des Gbomi et des Akrowoufoè. Un groupe proche des Nanafoè, est celui des Kase ou Kasefoè. On reconnaît là de toute évidence le nom du peuple Kase qui vit encore à Kase, dans la région de Kumase en Asante. Le fait que les Nanafoè du Wawolé et les Anyi Ahua formaient un seul et même peuple, prouve comme nous l’avons affirmé que la migration Assabou relève de la migration Aowin de 1721.
Ces mêmes querelles entre Nanafoè et Ahali, ont amené d’autres Ahua à quitter Tiassalé pour fonder Ahua sur le cours inférieur du Bandama, de même que les villages d’Elieso, Ahuanou et Ahuakré Ahua … Les Ahua qui sont demeurés à Tiassalé formeront le clan Mandu. La direction politique de ce clan se trouve justement dans le village d’Ahua.
Les Nanafoè, disent les récits, allaient à moitié nus, aborant souvent un tison ardent ; attitude révélatrice du matriclan auquel ils appartiennent, celui des Aduana, Ahua ou Atwea. Ces derniers sont vus comme les premiers habitants de la terre dans l’aire Akan. D’où peut-être le nom Nanafoè (ancêtres) atrribué à certains d’entre eux.
Les Wawolé Ahali de Tano Adjo de même que les Wawolé Sa-Ahali, ont indubitablement une partie de leur histoire qui est commune avec celle des Agni Ahali.
L’on a des Agni Ahali, comme l’on a des Wawolé Ahali. Des Wawolé Ahali vivent à Brobo. Le peuple Ahali s’est donc intégré aussi bien à l’ensemble Agni qu’à celui des Wawolé. Des Agni Ahali vivent dans le Moronou dans la zone de Tiémélékro.
Les Sa-Ahali contrairement aux Ahali de l’Elomouen ont suivi la reine Abraha Pokou dans le Ndranouan. Parmi les dirigeants Ahali, l’on cite Malan Kpandji, Bela Diamla, l’aïeule Moo Tenin.
Les Sa ou Safoè sont une fraction des Ahali, et les Sono (Sondo) étaient des guerriers au service des chefs Ahali. Les premiers chefs des Sa étaient Ya Kofi Koua, Kouadio Tano et Kouadio Kouassi. Les Sa ont créé des villages comme Mougnan, Badao, Ndje.
La tradition orale des Sa de Mougnan indique que l’aïeule Moo Tenin s’installera dans le Walebo. Ses fils créeront plusieurs villages. Son fils Kouassi Adjé créera Adjekro après l’abandon d’Ahomokrofoèso, suite à une épidémie. Nana Aboa, un autre fils de Moo Tenin, créera Ndènzue. Il combattra en ce lieu les Gouro (Koueni) avec l’aide de son frère Kouassi Adjé.
Kouassi Yeboè lui aussi fils de Moo Tenin créera Yeboèkro. L’héritier de Kouassi Adjé, à savoir Nguessan Ba sera le fondateur de Nguessanbakro. Allangba Yebouè s’installera sur la limite des terres sa avec les Faafoè. Un Abron appelé Assouan Wè et originaire de Pinango s’installera parmi les sa avec sa famille.
Le nom Sa ou Safoè trouve son explication vraie en Ashanti (Twi). Il signifie guerre ou guerriers. Le nom Ahali a pour racine Aha terme qui en parler agni et wawolé sert à désigner les Asante ou le pays de ces derniers en général.
Maintes traditions orales wawolé disent que les ancêtres viennent d’Aha. Les Asante eux mêmes entendent par Aha , là chasse d’où le nom Ahafo qui fut donné aux contingents Asante chargés par Opoku Ware d’exploiter la forêt giboyeuse au Nord du pays Asahié.
Source: kongolisolo.co/assabou
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